Le Maroc est aujourd’hui scindé en deux. Une zone 1 qui connait une levée quasi-totale des restrictions en matière de déplacements, et une zone 2, dite à risque élevé, où la population doit encore se soumettre à des règles sévères et des restrictions importantes, pour éviter qu’une nouvelle vague de contaminations au nouveau Coronavirus (Covid-19), n’y soit enregistrée.
Depuis le 11 juin 2020, les Marocains ne sont plus égaux. Le Royaume est aujourd’hui divisé en deux zones. D’une part, des villes où les restrictions demeurent sévères et de l’autre, un allègement notable du confinement dans certaines régions du Royaume.
Zone 1, là où il fait bon vivre
Concrètement, la zone 1 englobe les régions de l’Oriental, Béni-Mellal-Khénifra, Draâ-Tafilalet, Souss-Massa, Guelmim-Oued Noun, Laâyoune Sakia-El Hamra, Dakhla-Oued Eddahab. S’y ajoutent la préfecture de Mdiq-Fnideq et des provinces de Tétouan, Fahs-Anjra, Al Hoceima, Chefchaouen, Ouezzane, Meknès, Ifrane, Moulay Yacoub, Sefrou, Boulemane, Taounate, Taza, Khémisset, Sidi Kacem, Sidi Slimane, Settat, Sidi Bennour, Chichaoua, El Haouz, Kelâa des S’raghna, Essaouira, R’hamna, Safi et Youssoufia. Dans cette zone dite verte, la circulation des personnes est libre sans devoir justifier d’une autorisation exceptionnelle. Le transport public y fonctionne avec 50% de la capacité en places assises. Les salons de coiffure et d’esthétique ont repris à leur tour, leurs activités, avec 50% de la capacité d’accueil. En outre, les résidents dans la zone 1 ont été autorisés à pratiquer leurs activités sportives (jogging, vélo…) en plein air ou le long des plages. Toutefois, l’interdiction des baignades demeurent en vigueur. Laquelle interdiction est valable, également dans la zone 2.
Zone 2, celle des Marocains recalés
Si les habitants de la zone 1, celle où l’épidémie est quasi inexistante, ont pu renouer avec la liberté, grace à l’engagement de la population au respect de l’état d’urgence sanitaire en vigueur au Maroc depuis le 20 mars 2020, la population vivant dans la zone 2, doit encore patienter. Dans cette zone, jugée trop risquée, la libre-circulation des personnes est toujours conditionnée par la présentation d’une autorisation exceptionnelle de déplacement. Dans cette zone qui comprend les préfectures de Casablanca, Mohammedia, Rabat, Salé, Skhirate-Témara, Tanger-Assilah, Marrakech, Fès, ainsi que les provinces de Larache, El Hajeb, Kenitra, El Jadida, Nouaceur, Mediouna, Benslimane et Berrechid, les commerces sont tenus de baisser leurs rideaux à 20 heures. Les promenades en famille et l’activité physique à l’air libre sont également interdites, tout comme les salons de coiffure et d’esthétique dont l’ouverture n’est pas prévue pour l’instant. Il est à signaler qu’en zone 2, les commerces de proximité, notamment les épiceries, les superettes, doivent baisser les rideaux à 20 heures. Pour les transports en commun, il est possible de les emprunter à raison de 50% des places assises pour chaque rame ou véhicule. Dans les zones un et deux, certaines mesures drastiques dans le cadre de l’application du dispositif d’état d’urgence sanitaire, sont toujours en vigueur. Cela concerne, entre autres, les funérailles, les fêtes de mariage, et les mosquées. De même, il n’est pas possible de s’attabler à la terrasse d’un café, dans un restaurant, ou aller au hammam traditionnel. Sur la question de la réouverture des mosquées, c’est par une fatwa que le Conseil supérieur des Oulémas a confirmé qu’elles resteront bien fermées malgré les mesures d’assouplissement. «Une fatwa du Conseil supérieur des Oulémas concernant la fermeture des mosquées avait prévu que la nécessité est levée par la levée de sa justification, ce qui signifie que la fermeture temporaire des mosquées sera levée dès le retour de la situation épidémiologique à la normale dans notre pays», a précisé le Conseil.
Rien n’est figé, tout peut changer
Comme précisé par Saâd-Eddine El Othmani, mercredi 10 juin 2020 au Parlement, le classement par zones, des villes et régions du Maroc n’est pas définitif. Les autorités locales sont habilitées, sur la base du rapport hebdomadaire qu’élaborera le ministre de la Santé Khalid Aït Taleb, à élargir les mesures d’allégement du confinement ou au contraire, à les durcir. Le tout, en fonction de l’évolution de la situation épidémiologique au niveau de chaque ville et région du Royaume.
Ce qui est sûr, c’est que la division du Maroc en deux zones poussera peut-être les habitants de la zone la moins chanceuse (zone 2) à redoubler d’efforts et faire preuve davantage d’engagement au respect des mesures sanitaires émanant des pouvoirs publics pour lutter efficacement contre le nouveau Coronavirus (Covid-19) et empêcher une propagation exponentielle du virus.
Mohcine Lourhzal
Oujda, Casablanca, Tanger, Dakhla… À chaque ville, le rythme de déconfinement qu’elle mérite ! Les habitants des villes classées en zone 1 ont commencé leur déconfinement dès les premières heures, jeudi 11 juin 2020. À Oujda, Dakhla, Laâyoune, Meknès, Settat, la population locale s’est réjouie de savoir qu’elle pouvait à nouveau circuler librement, se rendre au marché et même reprendre les visites familiales, sans devoir présenter une quelconque pièce justificative de déplacement. Ce n’est pas le cas de toutes les régions du Maroc. À Casablanca, Rabat, Tanger, Marrakech Fès, entre autres villes faisant partie de la zone 2, les habitants doivent se conformer à certaines restrictions, comme la présentation de ladite autorisation de déplacement.