Deux Sommets extraordinaires de l’Union Africaine (UA) se sont tenus en mai 2022 à Malabo, capitale équato-guinéenne. Au menu, des sujets de grande importance qui constituent des défis de taille pour l’Afrique.
Parmi ces Sommets, figure celui qui a été consacré aux questions humanitaires dans le continent africain, tenu le 27 mai dans la capitale équato-guinéenne. Le Maroc a pris part à ce conclave avec une délégation de haut niveau, conduite par le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita. La délégation marocaine comprenait parmi ses membres, l’Ambassadeur Représentant permanent du Royaume auprès de l’Union Africaine et la Commission économique pour l’Afrique des Nations-Unies (CEA-ONU), Mohamed Arrouchi.
Le changement climatique, facteur aggravant des crises humanitaires
Dans la déclaration finale qui a sanctionné ledit Sommet, les participants ont mis en évidence, notamment la responsabilité juridique des pays d’accueil dans le processus d’enregistrement des réfugiés et des personnes déplacées à l’intérieur de leur pays, afin d’éviter toute exploitation des personnes qui se retrouvent obligées de s’auto-expatrier. Un appel a été lancé pour soutenir l’opérationnalisation des initiatives africaines, notamment en matière d’adaptation de l’Agriculture africaine, principalement à travers les trois Commissions climat créées en marge de la COP22 de Marrakech (juillet 2016), lesquelles Commissions ont pour mission de mener une politique continentale de développement durable pour réduire les risques de catastrophes et développer des systèmes d’alerte précoce dans ce domaine. En outre, le Sommet de Malabo sur les questions humanitaires en Afrique (27 mai 2022) a plaidé en faveur d’un engagement fort et une mise en place de systèmes de gouvernance aux niveaux national, régional et continental, dans le but de doter les pays africains des moyens à-même de permettre au continent de mieux faire face aux risques de catastrophes naturelles et aux déplacements des personnes qui en résultent, sachant que les conséquences multiformes du changement climatique se sont de plus en plus sentir en Afrique. Pourtant, le continent africain est le moins pollueur de la planète.
Les risques du changement climatique, notamment sur la production agricole, la sécurité alimentaire, et les ressources en eau auront probablement des conséquences de plus en plus graves sur les vies et les perspectives de développement durable en Afrique, au cours des prochaines années. D’où l’urgence d’une mobilisation et une action collectives contre le dérèglement climatique qui, en plus d’être la source de tous les maux, constitue un effet multiplicateur et aggravant des crises humanitaires, économiques, sociales et menaces environnementales qui pèsent sur le continent africain.
ML
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Désertification en Afrique
Il est grand temps d’agir
La 15ème Conférence des Parties (COP-15) de la Convention des Nations-Unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD) qui s’est tenue dans la capitale ivoirienne Abidjan, a pris fin vendredi 27 mai 2022. Au terme de cette réunion qui a duré deux semaines, un engagement commun a été pris, visant à renforcer la résistance à la sécheresse et à investir dans la restauration des terres pour la prospérité future du continent africain. La COP-15 d’Abidjan a attiré près de 7.000 participants, dont des Chefs d’Etat, des ministres, des délégués des 196 parties de la Convention des Nations-Unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD), dont le Maroc et l’Union-Européenne. Dans le cadre de la COP-15, Abidjan a également abrité les travaux du Sommet sur la sécheresse et la gestion durable des terres, dont les travaux ont démarré le 9 mai 2022.
Dans un discours adressé aux participants à ce conclave et don lecture a été donnée par le ministre de l’Agriculture, Mohamed Sadiki, SM le Roi Mohammed VI a indiqué que «face à un climat qui change, des ressources hydriques qui se raréfient, des populations qui croissent, des villes qui s’étendent et des terres agricoles qui se réduisent et se dégradent, le Sommet d’Abidjan apporte une logique d’action qui est la bienvenue, parallèlement à l’échéance conventionnelle de la COP-15 sur la désertification». Le message Royal a attiré l’attention sur le fait que la priorité doit être accordée, aujourd’hui, à l’accélération de la mise en œuvre de programmes opérationnels de lutte contre la désertification, dans le cadre d’une coopération régionale concrète, pragmatique et renforcée.
Dans son discours, le Souverain a rappelé que l’Afrique est particulièrement touchée par la désertification, avec des millions d’hectares menacés en raison de l’avancée du désert, qui progresse dans certaines régions à un rythme de 5 kilomètres par an. Un état des lieux préoccupant puisque, comme l’a affirmé Sa Majesté le Roi, «la dégradation des terres est un multiplicateur de vulnérabilités». Pour remédier à cette situation, SM le Roi a fixé les défis futurs à relever par le continent africain. Il s’agit de réduire les vulnérabilités à la sécheresse, construire des capacités de gestion durable des terres et maîtriser le stress hydrique. Le but ultime, étant de permettre la naissance d’une Afrique entreprenante, qui prend son destin en main.