Des syndicats : en-veux-tu-en-voilà !

Savez-vous combien de syndicats compte le Maroc en ce 1er Mai 2013 ?

Trente-quatre ! Si, si. 34 centrales syndicales ! C’est le chiffre officiel.

Il faut croire que les «Forces vives de la Nation» sont frappées par la même malédiction : la profusion.

Le pays compte plus d’une trentaine de partis politiques et plus d’une trentaine de syndicats. Pourquoi faire ? Là est toute la question…

Il est vrai que la diversité est indispensable à la démocratie, encore faut-il que les partis ou les syndicats qui naissent soient en mesure de s’acquitter de la mission qui leur est universellement reconnue.

 

Il s’agit, pour les partis politiques de rassembler ceux des citoyens qui ont les mêmes aspirations politiques, de traduire ces aspirations en programmes et d’œuvrer à accéder légalement au pouvoir pour mettre ces programmes en pratique. Des programmes qui sont censés dessiner un projet de société salutaire pour le pays et les citoyens.

La mission des syndicats, elle, consiste à encadrer la classe ouvrière et à défendre ses droits.

Mais pour remplir ces missions, il faut que les partis et les syndicats aient réussi à se constituer une base populaire la plus large possible, à convaincre le plus grand nombre d’adhérents du bienfondé de leurs programmes.

C’est cette base populaire qui leur permet d’être ou de ne pas être représentatifs, d’avoir ou de ne pas avoir de poids et, par conséquent, de gagner ou de ne pas gagner les élections, qu’elles soient nationales ou sectorielles.

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Or, la profusion de partis et de syndicats ne permet pas une bonne représentativité. L’on se retrouve juste avec un échiquier, politique ou syndical, éclaté.

A l’origine du problème, le fait que nombre de partis et de syndicats naissent juste pour satisfaire des ambitions personnelles. Le fondateur, ou la poignée de fondateurs, n’ont donc pas de véritables convictions à partager avec ceux qu’ils ambitionnent de représenter.

Le pays affiche plus d’une soixantaine de partis et de syndicats, mais seuls les plus représentatifs d’entre eux ont une présence sur l’échiquier national. Les autres existent… Sans plus.

Pire, ceux qui sont considérés comme représentatifs séduisent de moins en moins… La cause ? Elle est très simple: ils n’apportent pas de solutions au quotidien de leurs troupes et ils ne vendent même plus de rêve.

Le plus grand reproche qui puisse être fait aux syndicats, aujourd’hui, c’est de succomber à la tentation de la politique show, tout comme y ont succombé les partis politiques.

L’efficacité cède le pas à la médiatisation à outrance. Les problèmes de fond s’effacent devant les envolées lyriques.

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Pourtant, en ces périodes de crise mondiale, d’austérité généralisée, d’aggravation du chômage et de renchérissement du coût de la vie, le rôle des syndicats est capital. D’un côté, pour veiller à ce que la classe ouvrière ne soit pas la seule à supporter tous les sacrifices. Et de l’autre, pour expliquer à cette même classe ouvrière où sont les limites de son cahier revendicatif, en temps de crise. Ce rôle syndical est capital pour établir les priorités quand l’Etat gère la pénurie.

En ce moment, par exemple, en Europe que l’on sait durement frappée par la crise, les syndicats ne poussent pas leurs troupes à demander des augmentations de salaires. Ils tentent juste d’empêcher que les gouvernants n’aillent baisser les salaires ou toucher aux pensions de retraite pour combler leurs déficits et ils expliquent bien cela à la classe laborieuse.

Chez nous, il y a tant à faire. Mais quand des syndicats ne viennent même pas à la table du dialogue social, claironnant qu’ils ont boycotté la rencontre pour protester, c’est qu’on en est encore aux questions de forme… Qu’on en est à la politique show, croyant berner l’opinion avec ça…

A quand un examen sérieux des questions de fond ? Car pour traverser sereinement la crise et en sortir, il faudra bien cela.

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