Le ministre des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita, a réitéré, lundi devant l’Assemblée générale de l’ONU, l’engagement du Maroc pour un système multilatéral renouvelé et plus équitable à même de renforcer la solidarité internationale qui doit guider le monde de l’après Covid-19.
Dans un message vidéo diffusé lors d’une cérémonie à New York pour marquer le 75è anniversaire de la création des Nations-Unies, M. Bourita a souligné que le monde “n’a pas besoin d’un système multilatéral de catégories, qui consacre le principe des groupements, autant que nous avons besoin d’une pluralité plus ouverte, pratique et pragmatique, loin de la logique des groupements”.
“La création d’un système multilatéral, renouvelé et équitable, ne constitue pas, de l’avis du Royaume du Maroc, un luxe comme le pensent certains, mais bien une nécessité pour garantir le renforcement de la solidarité internationale qui doit guider le monde de l’après Covid-19”, a insisté le ministre devant les représentants des 193 Etats membres de l’ONU.
Et de rappeler que le Maroc a exprimé, à plusieurs reprises, la nécessité de repenser la finalité de l’action multilatérale qui connait une véritable crise, nécessitant l’élaboration d’une approche novatrice et des concepts consensuels capables d’insuffler une nouvelle dynamique pour aborder les défis actuels et futurs, et renforcer l’efficacité des institutions internationales.
A cet égard, a poursuivi M. Bourita, le Maroc se félicite des efforts du Secrétaire général de l’ONU et de l’esprit d’initiative et de persévérance dont il a fait preuve durant la période de la pandémie de Covid-19, saluant son appel à intensifier les efforts pour une organisation des Nations-Unies plus forte et une action multilatérale renouvelée. Le ministre a également exprimé le soutien du Royaume du Maroc aux initiatives lancées par le chef de l’ONU à cet effet.
Et de noter que la pandémie de Covid-19 a constitué un amplificateur des disfonctionnements qui entravent la réalisation de l’objectif suprême de l’agenda du développement durable, à savoir la lutte contre les inégalités économiques et sociales, sous le slogan de “ne laisser personne de côté”.
“La communauté internationale n’a pas d’autre choix pour relever le défi de la Covid-19 que de renouveler son action commune et lancer une nouvelle coalition politique basée sur un système des Nations-Unies plus souple et réactif, qui promeut la solidarité et l’équité, ayant pour objectif l’action multilatérale, fondé sur les résultats et visant à réaliser les aspirations des peuples pour le développement durable”, a plaidé M. Bourita.
Pour le ministre, si le Maroc a fait part de son appréciation du bilan de l’action des Nations-Unies, le Royaume, de par son attachement à la noble mission de cette organisation internationale, “appelle à plus d’efforts collectifs pour faire face aux défis auxquels nous faisons face et éviter leurs répercussions politique, économique, sociale et environnementale”.
M. Bourita a rappelé, dans ce sens, le contenu du discours adressé par SM le Roi Mohammed VI à la 59è session de l’Assemblée générale de l’ONU, dans lequel le Souverain a exprimé Sa “conviction que l’Organisation des Nations-Unies qui a contribué au règlement de nombreuses crises, est parfaitement capable d’assurer une gestion pacifique et civilisée de la situation internationale, en dynamisant le système existant. Encore faut-il, pour y parvenir, redonner de la vigueur au processus de réforme et de revitalisation de l’ONU et de ses organes, y compris le Conseil de sécurité, et leur assurer les moyens d’action adaptés aux nouveaux repères géopolitiques du 21e siècle”.
Le ministre a aussi relevé que le monde vit une période critique, en ce sens que “chacune de nos décisions aura un impact sur l’avenir des générations actuelles et futures”.
“De ce fait, nous avons besoin d’une organisation forte et crédible. En contrepartie, notre organisation a besoin de notre volonté politique et notre innovation afin de lui permettre de jouer son rôle de tribune mondiale pour le dialogue et l’action conjointe”, a-t-il conclu.
LR/MAP