Le discours prononcé ce samedi par SM le Roi Mohammed VI à l’occasion de la Fête du Trône est porteur d’une ambition royale inclusive au plan social et d’un message fédérateur aux plans interne et externe.
Les différents thèmes contenus dans le discours royal sont révélateurs de l’étoffe d’un homme d’Etat visionnaire, soucieux des intérêts de son peuple et attentif aux pulsations venues des différentes franges de la société.
Ils révèlent aussi le souci permanent du Souverain qui œuvre inlassablement à l’édification d’un pays prospère et solidaire, capable d’inclure tout le monde sous son aile protectrice, dans la fierté et la dignité.
La prospérité du Maroc participe de celle de ses hommes et surtout de ses femmes, auxquelles le Code de la famille, sous l’impulsion royale, avait ouvert les meilleures voies pour s’épanouir.
Toutefois, le Souverain constate que malgré les grandes avancées réalisées dans la promotion de la situation de la femme, des obstacles se dressent encore devant la réalisation de nouveaux acquis en faveur de la femme marocaine.
Ces obstacles résident dans une application «incorrecte» des dispositions du Code de la famille, qui découle elle-même de facteurs sociologiques à la peau dure, comme l’a si bien expliqué le Souverain.
Le diagnostic royal met le doigt notamment sur cette «propension tenace» de certains fonctionnaires et hommes de justice de considérer ce Code comme étant réservé exclusivement aux femmes, alors qu’il s’agit d’un texte normatif relatif à toute la famille, avec ses hommes, ses femmes et ses enfants.
Afin de surmonter ces défaillances, qui portent atteinte à l’égalité Homme-Femme, le Souverain appelle à «l’opérationnalisation des institutions constitutionnelles concernées par les droits de la famille et de la femme» et demande la «mise à jour des dispositifs et des législations nationales dédiés à la promotion de ces droits» ainsi que la généralisation des tribunaux de la famille à l’échelle des régions tout en les dotant de ressources humaines qualifiées et de moyens matériels suffisants à l’accomplissement efficace de leur mission.
Un Maroc inclusif est aussi synonyme de la généralisation de la couverture médicale dans le contexte de la pandémie de la Covid.
A ce propos, le Souverain a salué le succès de la gestion singulière par le Maroc de la crise pandémique et de l’opération de vaccination générale et gratuite, malgré son coût onéreux pour le budget de l’Etat.
C’est justement dans cette conjoncture difficile que le Souverain a initié le grand projet de généralisation de la protection sociale et de mise à niveau du système de santé, afin d’y inclure l’ensemble de la population, exclue jusqu’à présent.
SM le Roi a rappelé que l’objectif suprême de ce projet social structurant est d’atteindre la souveraineté sanitaire et d’assurer la sécurité et la sûreté des citoyens. A en juger par ses premiers résultats, on peut légitimement considérer que cet objectif est en passe de se concrétiser.
Ainsi, en moins d’une année, le nombre d’adhérents à l’AMO (travailleurs non-salariés et leurs familles) a franchi la barre des six millions, le chantier de la couverture sanitaire obligatoire sera parachevé et suivi du projet de généralisation graduelle des allocations familiales selon un planning déjà arrêté.
Un Maroc inclusif certes, mais aussi un Maroc solidaire qui ne se résigne jamais face aux aléas de la nature et encore moins à cause d’évènements géopolitiques externes.
Dans le contexte de la crise économique consécutive à une pluviométrie capricieuse, le Maroc a mis en place une batterie de mesures inscrites dans le programme national pour atténuer l’impact de la sécheresse sur les agriculteurs et sur la population rurale.
Outre ce programme lancé par le Souverain, le gouvernement a été invité à allouer des crédits importants à la subvention de certains produits de base qui ont fait exploser le budget de la Caisse de compensation (plus de 32 milliards de dirhams).
Malgré cet effort colossal sur le budget de l’Etat, le Souverain a estimé que c’est «bien peu au regard de ce que méritent vraiment les Marocains».
Et comme le Maroc évolue dans un environnement régional et international avec ses interactions, ses contraintes et ses évolutions, le Souverain a saisi l’occasion solennelle de la Fête du trône pour lancer une nouvelle fois un appel aux frères algériens pour travailler ensemble à l’établissement de relations normales.
Un extrait inéquivoque et clair du discours royal sur la volonté maintes fois exprimée par le Souverain: «Nous aspirons à œuvrer avec la présidence algérienne pour que le Maroc et l’Algérie puissent travailler, main dans la main, à l’établissement de relations normales entre deux peuples frères, unis par l’Histoire, les attaches humaines et la communauté de destin ».
Sur les fronts social et économique, comme sur la scène diplomatique, le discours du Trône 2022 est un hymne à la solidarité avec les plus démunis, à l’épanouissement des femmes marocaines, à la dignité de tous et à la fraternité maghrébine.
LR/MAP