Les professionnels du secteur n’arrivent plus à couvrir les charges fixes et se retrouvent dans une situation délicate. Détails.
Les distributeurs de gaz montent au créneau. En effet, l’Association professionnelle des dépositaires de gaz liquéfié a appelé à une grève les 4 et 5 juin.
Les professionnels du secteur reprochent au gouvernement le fait que les requêtes relatives à la révision de la marge bénéficiaire n’ont pas changé depuis 16 années. De ce fait, ils n’arrivent plus à couvrir les charges fixes, ce qui revient à dire qu’ils sont dans une situation de quasi-faillite. Les distributeurs souffrent de la décompensation des produits pétroliers qui a conduit à un renchérissement du prix du gasoil, sachant qu’il représente 30 à 50% des leurs charges.
Résultat, l’Association professionnelle des dépositaires de gaz liquéfié réclame des mesures de compensation pour contrecarrer le surcoût du gasoil. Les opérateurs du secteur estiment que les marges n’arrivent plus à couvrir les charges, en l’occurrence la maintenance, la hausse du salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) et l’assurance. A titre de rappel, le ministère de l’Energie s’occupe de la fixation de la structure des prix du gaz et des marges des différents acteurs du secteur.
Aujourd’hui, les opérateurs de gaz au Maroc perçoivent une commission de 4,65 DH hors taxes, contre 2,35 DH pour les épiciers sur les bouteilles de 12 kilogrammes. Les distributeurs réclament que la commission soit rehaussée à 6,09 DH, soit une augmentation de 1,44 DH. Ils demandent également 0,72 DH de plus par bouteille de 6 kg, alors que la marge est à ce jour de 2,30 DH. L’association réclame en outre une hausse de 1,20 DH pour les épiceries. S’agissant des bouteilles de gaz de 3 kg, la commission est de 0,75 DH, alors que les opérateurs réclament 0,36 DH de plus.
Professionnalisation de l’activité
L’Association professionnelle des dépositaires de gaz liquéfié réclame également au gouvernement de lancer la professionnalisation de l’activité. Il s’agit du toilettage du dahir de 1973 régissant l’importation, la distribution et le stockage des hydrocarbures. A cela s’ajoute la régularisation des dépositaires. Actuellement, lesdits dépositaires sont majoritaires et exercent depuis plusieurs années sans autorisation. C’est une situation qui dure depuis la période d’avant la réglementation du secteur. Durant cette période, un grand nombre de dépôts ont été ouverts, même dans des quartiers résidentiels et sans aucune norme. De ce fait, l’association réclame de remettre de l’ordre dans la profession et d’introduire les normes de sécurité.
Il faut dire que l’activité de distribution de gaz n’attire plus les investisseurs, car il faut investir dans le foncier, le dépôt, les équipements, le parc de camions et la flotte de bouteilles assorties d’une consigne de 40 à 80 DH chacune. Celle-ci est conservée par les producteurs afin de devenir dépositaire.
Les menaces des distributeurs de gaz n’ont jamais été mises à exécution alors qu’elles remontent à deux ans déjà. Les opérateurs étaient en négociation avec le gouvernement sur un train de mesures en faveur du secteur, mais rien n’a été concrétisé, ce qui s’est traduit par l’échec de toutes les tentatives de l’association pour l’ouverture d’un dialogue constructif avec les responsables. De ce fait, l’association appelle les opérateurs du secteur à ne pas fournir les points de vente durant 2 jours, à savoir les 4 et 5 juin 2014.
Le gouvernement est ainsi face à la problématique de répondre aux revendications des distributeurs de gaz, sans pour autant augmenter le prix des bouteilles de gaz qui reste un produit de première nécessité pour le peuple marocain.
Anas Hassy