Onze Français et un Tunisien résidant en France ont été condamnés à mort par pendaison pour appartenance à l’organisation Etat islamique (EI) en Irak, lors d’une série de procès qui a débuté le 26 mai. Lundi 3 juin, un tribunal de Bagdad a jugé les deux derniers membres de ce groupe de douze djihadistes qui avaient été transférés par les forces kurdes syriennes à l’Irak, fin janvier.
Ces verdicts inédits à l’encontre de ressortissants français, sans surprise au regard de la loi irakienne, mettent à l’épreuve la position de la France, tiraillée entre le respect de la souveraineté de l’Irak et une opposition de principe à la peine de mort. Ils relancent le débat sur le jugement des djihadistes français en Irak et le sort des quelque 450 Français encore aux mains des forces kurdes syriennes.
Paris campe sur ses positions, dénoncées par les avocats et les organisations de défense des droits de l’Homme. Confortée par une opinion publique opposée au rapatriement des djihadistes qui ont rejoint l’EI en Syrie et en Irak, la France estime qu’ils doivent être jugés là où ils ont commis leurs crimes.
Mais, alors que ces onze Français pourraient rejoindre les couloirs de la mort, l’embarras est palpable. «Il n’y a aucune hypocrisie, défend une source proche du dossier. Notre position est claire depuis le début, selon les principes posés pendant la présidence de François Hollande: on ne s’oppose pas à ce que des Français accusés d’avoir commis des crimes en territoire irakien soient jugés sur place, selon le droit irakien».
PZ