Moussa Faki Mahamat, président de la CUA
Le président de la Commission de l’Union Africaine (CUA), Moussa Faki Mahamat, a soumis son rapport sur le Sahara, en marge du 31ème Sommet de l’Union Africaine (UA) qui s’est tenu, les 1er et 2 juillet 2018, à Nouakchott. La primauté du processus onusien y a été confirmée.
La présentation par le président de la Commission de l’Union Africaine (CUA) du rapport sur le Sahara fait suite au mandat qui lui a été donné, en juillet 2017, lors de la 29ème session de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’UA dans la capitale éthiopienne, Addis-Abeba.
La logique l’emporte
Le rapport présenté par le président de la CUA est riche en recommandations nouvelles, jugées positives par la diplomatie marocaine. C’est ainsi que, dans son paragraphe 20C, le document souligne «la nécessité pour l’UA d’inscrire sa démarche dans le cadre d’un appui renforcé aux efforts des Nations Unies, pour accroître leur chance d’aboutissement». En d’autres termes, il ne s’agit pas pour l’UA de développer un processus parallèle à celui des Nations Unies.
De même dans sa recommandation 21B, il est précisé: «Le rôle de l’UA devrait viser à accompagner et à soutenir les efforts des Nations Unies, dont le Conseil de sécurité demeure saisi de la question. Au demeurant, l’Envoyé Personnel du Secrétaire général des Nations Unies conduit, depuis sa prise de fonction, des consultations intensives avec les parties, lesquelles ont exprimé leur engagement à coopérer avec lui».
Par ailleurs, le rapport souligne que le traitement de la question du Sahara doit se baser sur les résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies. Dans ce sens, la recommandation 21C du rapport élaboré par le président de la Commission de l’Union Africaine, Moussa Faki Mahamat, souligne: «Conformément à ce rôle d’accompagnement et de soutien, la Conférence de l’Union devrait apporter un appui efficace au processus conduit par les Nations Unies, basé sur les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité. Celles-ci ont, de façon constante, demandé aux parties de reprendre les négociations sous les auspices du Secrétaire général, de bonne foi, en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable, dans le contexte d’arrangements conformes aux buts et principes énoncés dans la charte des Nations Unies». La recommandation 21C du rapport préconise la création d’un mécanisme de suivi sous forme de troïka composée des présidents sortant, entrant et en cours avec le Président de la Commission de l’Union Africaine.
Parmi les autres éléments marquants du document de la Commission de l’Union Africaine, le fait que les autres organes de l’UA, notamment le Conseil Paix et Sécurité (CPS), longtemps instrumentalisé par l’Algérie et les ennemis du Maroc au sein de l’UA, se trouvent aujourd’hui dessaisis du traitement du dossier du Sahara. Dans ce sens, la recommandation 21D du rapport du président de la Commission de l’UA rappelle que, «pour assurer la cohérence requise, la question du Sahara ne serait évoquée que dans ce cadre et à ce niveau», en référence à la Conférence des chefs d’Etat de l’UA. Cette proposition exclut toute intervention du Commissaire Paix et Sécurité de l’UA, l’Algérien Smail Chergui. Elle reflète également la position du Maroc quant à l’implication du bloc panafricain dans la résolution de ce conflit régional.
S’agissant du rôle central et exclusif des Nations Unies dans le dossier du Sahara, le rapport reflète clairement la position du Royaume à ce sujet. Il rappelle ainsi dans son paragraphe 12: «Les autorités marocaines ont réaffirmé le rôle central des Nations Unies dans la conduite du processus de négociation». Elles ont mis en garde contre les risques d’un processus parallèle, estimant qu’en reconnaissant la pseudo rasd, l’UA s’était d’elle-même exclue des efforts de recherche d’une solution. Selon le Maroc», l’Union a, par ce fait, tranché le débat sur le statut du territoire que les Nations Unies s’emploient à déterminer. Les autorités marocaines ont marqué leur appui aux efforts du nouvel Envoyé Personnel du Secrétaire général des Nations unies et leur attachement au processus de négociation conduit sous les auspices des Nations Unies et que tout règlement du conflit requiert l’implication effective de l’Algérie.
Mohcine Lourhzal
UA-Sahara
Mise en place d’un mécanisme Ad hoc
Au terme du 31ème Sommet de l’UA, il a été décidé de mettre en place une troïka composée du président en exercice de l’Union, de son prédécesseur et de son successeur. Ce groupe de trois dirigeants sera épaulé par le président de la Commission du bloc panafricain, Moussa Faki Mahamat. Il est appelé à s’ériger en tant qu’interlocuteur des Nations Unies. Cela dit, le rapport du président de la Commission de l’UA a précisé que toutes les décisions prises dans le cadre de la gestion de ce différend régional seront prises depuis le siège des Nations Unies à New York et non pas à Addis Abeba, là où se trouve le siège de l’Union Africaine, comme le voulait le tandem Algérie-Polisario qui a mené une campagne rageuse, pour impliquer directement l’UA dans ce différend régional créé de toutes pièces.
31ème Sommet de l’UA Le Maroc satisfait des résultats La décision prise par les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine (UA) au sujet de la question du Sahara consacre la primauté du processus onusien dans la gestion de ce dossier et rappelle qu’il n’y a pas de processus parallèle, a affirmé, lundi 2 juillet 2018 à Nouakchott, le ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération internationale, Nasser Bourita. Ce dernier a noté que le dossier du Sahara relève exclusivement des compétences des Nations Unies. «Il n’y a pas de processus parallèle (…). C’est la primauté du processus onusien qui a été consacrée, a réaffirmé le chef de la diplomatie marocaine.