L’ambassadeur, représentant permanent du Maroc auprès des Nations-Unies, Omar Hilale a souligné, à Douchanbé, que la sécurité hydrique a toujours été au cœur des préoccupations des Souverains marocains.
“Grace à la politique proactive en matière de l’eau, initiée conformément à la vision royale éclairée de Feu SM Hassan II et consolidée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le Royaume du Maroc s’est engagé très tôt dans une politique nationale de maîtrise et de mobilisation des ressources hydriques”, a affirmé M. Hilale lors du débat général de la Conférence onusienne de Douchanbé sur l’eau, organisée du 6 au 9 juin courant.
Conscient de l’enjeu économique, social et stratégique que représente l’eau, Le Maroc s’est équipé de plus de 149 grands barrages, quatre grands barrages ont été achevés en 2021 et 15 autres sont en construction, dont trois seront livrés cette année” a-t-il relevé.
L’intervention de M. Hilale s’inscrit dans le cadre de la deuxième conférence internationale, de la décennie d’action de l’eau pour le développement durable 2018-2028, organisée par le Tadjikistan et les Nations Unies et coprésidée par le Premier ministre de la République du Tadjikistan et le Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux Affaires économiques et sociales, à laquelle participent plusieurs chefs d’Etat et ministres.
A cette occasion, l’ambassadeur a indiqué que le Maroc continue à investir dans des projets d’adaptation au changement climatique, notamment pour gérer efficacement l’eau en matière d’agriculture, un secteur qui génère environ 14 % du produit intérieur brut et qui emploie jusqu’à 40% de la population active, ajoutant que le Royaume accélère ses efforts pour élargir les projets de dessalement de l’eau de mer et pour la réutilisation des eaux usées épurées.
Aujourd’hui, l’eau devient une ressource essentielle pour la santé publique, la sécurité alimentaire, l’énergie, les services, les écosystèmes, et en tant que facteur important pour le développement durable, cette denrée est en train de devenir un défi mondial, a fait observer le diplomate, notant que la concurrence pour contrôler les ressources hydriques ne fera que s’accroître à l’avenir, en raison de la rareté de l’eau, d’où l’importance de renforcer les mécanismes de coopération internationale pour prévenir les conflits futurs liés à l’eau et faciliter le recours à l’eau comme facteur majeur pour l’édification de la paix.
“Fort d’une longue et riche expérience en matière de gestion des ressources hydriques, le Maroc fait partie des 15 pays fondateurs de l’Initiative +eau paix et sécurité+, visant à réfléchir sur la problématique de l’eau et comment ériger cette denrée vitale en source de paix et non de conflits” a-t-il indiqué.
Par ailleurs, et dans le cadre de cette Conférence internationale, M. Hilale a participé en tant que panéliste à un évènement consacré au Nexus Eau-Energie-sécurité alimentaire, organisé par l’Institut international de gestion de l’eau, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le ministère fédéral allemand de l’Environnement.
Le panel s’est penché sur les interdépendances entre les politiques de l’eau, la transition énergétique et le développement agricole, à l’ère post COVID-19 et dans un contexte international marqué par les tensions géopolitiques récentes, la conjoncture internationale ayant en effet révélé les limites des systèmes alimentaires internationaux et des chaînes de valeur agro-alimentaires.
“Chaque perturbation que traverse le monde, qu’elle soit liée à une pandémie, à un conflit armé ou aux effets du changement climatique, illustre la fragilité de nos systèmes alimentaires, et la facilité avec laquelle ils peuvent être perturbés, à moins que les pays ne développent une réelle capacité interne à produire suffisamment de nourriture localement et efficacement”, a fait remarquer l’ambassadeur.
Ces situations ont éclairé la question centrale de la souveraineté alimentaire des pays, qui dépendent largement de leur capacité à préserver et à utiliser efficacement leurs ressources naturelles, en particulier l’eau et l’énergie, a-t-il estimé.
M. Hilale a rappelé que le Maroc était l’hôte du 1er Forum mondial de l’eau, à Marrakech en 1997, notant que le Maroc n’a cessé d’accorder une attention particulière au nexus eau-agriculture.
“C’est dans cet esprit que le Maroc a créé le Grand Prix mondial de l’Eau Roi Hassan II, dont la valeur a été portée, de 100.000 à 500.000 USD, par la Haute volonté de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, en vue de récompenser les initiatives distinguées et les travaux de recherche qui développent de nouvelles techniques pour la sécurité de l’eau et la justice climatique”, a poursuivi l’ambassadeur.
Et de poursuivre que le Maroc a aussi créé le musée de l’eau à Marrakech, à l’initiative de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, afin d’exposer la civilisation marocaine de l’eau et d’éduquer la jeunesse, sur l’importance de l’eau pour le développement durable et pour la survie humaine elle-même”.
Rappelant qu’une transition soutenue aux énergies renouvelables peut apporter un énorme potentiel aux nouvelles solutions hydriques, M. Hilale a souligné qu’il est fondamental d’accélérer la coopération internationale pour atteindre l’accès universel aux énergies renouvelables d’ici à 2030 et ne laisser personne pour compte.
L’importance de la deuxième Conférence sur la Décennie d’action pour l’eau de Douchanbé a été réaffirmée au niveau mondial par l’adoption de la résolution 75/212 de l’Assemblée générale des Nations Unies, la désignant comme l’événement préparatoire clé de la Conférence des Nations Unies sur l’examen complet à mi-parcours de la mise en œuvre de la décennie d’action de l’eau pour le développement durable 2018-2028.
La prochaine Conférence d’examen à mi-parcours se tiendra du 22 au 24 mars 2023 à New York et sera co-organisée par les gouvernements du Tadjikistan et des Pays-Bas. A cet égard, la Conférence de Douchanbé assurera également des liens avec d’autres échéances internationales liées à l’eau, comme le Symposium de haut niveau sur l’eau lors de la Conférence des Nations Unies sur les océans à Lisbonne, le dialogue de Bonn sur l’eau, le Sommet Asie-Pacifique sur l’eau et le neuvième Forum mondial de l’eau à Dakar.
LR/MAP