En visite officielle au Maroc, Navi Pillay, Haut-commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, a été reçue par SM Mohammed VI et rencontré plusieurs responsables et membres de la société civile. Ce qu’elle en retient…
Navi Pillay, Haut-commissaire des Nations Unies, a d’abord reconnu les progrès du Maroc vers une meilleure promotion des droits humains. En effet, à l’occasion de sa première visite officielle au Maroc en tant que Haut-commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme (26-29 mai 2014), elle a salué les progrès «évidents» réalisés par le Royaume en matière de promotion des droits humains.
Détermination royale
Lors d’un point de presse à Rabat à l’issue de sa première visite, en réponse à une question du «Reporter» sur son appréciation des réformes entreprises par le Maroc durant ces dix dernières années, notamment à la lumière du printemps arabe, la responsable onusienne a tenu à préciser: «J’ai eu la ferme impression que SM le Roi Mohammed VI est déterminé à mener à bien ces réformes pour la promotion et la protection des droits de l’homme». La responsable onusienne a par ailleurs rappelé: «SM le Roi m’a informée qu’il ne peut pas tolérer la torture, bien qu’il ne puisse exclure qu’il existe des cas isolés». Et Navi Pillay d’ajouter: «D’autres responsables ont reconnu que la torture n’était pas une politique de l’Etat et qu’il faudrait cependant du temps pour éradiquer les mauvaises habitudes. Beaucoup de demande m’ont été faites dans ce sens. J’ai pris note de nombre de cas individuels. Ils sont dans la bonne voie, mais les choses prennent plus de temps que prévu. J’ai insisté auprès de mes interlocuteurs marocains pour assurer le nécessaire respect du droit à la liberté d’expression et à la différence d’opinion».
Citant le cas de Ali Anouzla, Navi Pillay a encore dit: «La situation étant loin d’être parfaite, j’ai demandé au gouvernement marocain l’accélération des réformes entreprises par le Maroc». Et de poursuivre: «Bien que la liberté d’expression soit généralement respectée au Maroc, il est regrettable d’entendre que les journalistes et les bloggeurs sont visés ou se voient imposer des amendes, le retrait de l’enregistrement et même l’emprisonnement sur la base d’accusations forgées de toutes pièces pour avoir examiné des questions sensibles».
S’agissant de sa prochaine visite à Tindouf, la responsable onusienne a reconnu avoir souligné, au cours de ses rencontres à Rabat, les progrès qui ont été réalisés au Sahara et les préoccupations concernant les droits de l’homme dans la région, ainsi que les projets de développement et les énormes investissements réalisés par l’Etat dans les domaines économique, social et culturel.
Cependant, s’agissant de l’exercice des libertés d’expression, d’association et de réunion pacifique, Navi Pillay a reconnu: «Une équipe technique de mon bureau a noté une surveillance accrue par l’Etat qui entrave la pleine puissance de ces droits… J’encourage fortement le gouvernement à veiller à ce que les droits de l’homme et les libertés fondamentales soient protégés de manière égale au Maroc et au Sahara».
Volonté politique
La responsable onusienne a aussi reconnu que le Maroc connaît une transition importante et établit des normes élevées grâce à sa Constitution et ses lois. Elle a exprimé le sentiment qu’elle a eu au cours de ses discussions avec SM le Roi Mohammed VI et les autorités marocaines: «Il existe une volonté politique au plus haut niveau pour poursuivre les efforts, afin de fixer les bases fermes et solides des droits de l’homme pour la société marocaine». Elle a tenu à réitérer la ferme volonté de soutenir le Maroc pour la mise en œuvre de normes élevées de la protection des droits de l’homme pour tous, y compris dans les provinces du sud.
Mohamed Nafaa