Avec plus de 2.300 morts, l’épidémie d’Ebola n’a jamais paru aussi hors de contrôle en Afrique de l’Ouest, en particulier au Liberia, le pays le plus touché qui s’est dit, mardi 9 septembre, «gravement menacé» dans son existence même.
Devant le Conseil de sécurité de l’ONU, le ministre libérien de la Défense, Brownie Samukai, a dressé un constat accablant en forme d’appel au secours: la maladie «se propage comme un feu de forêt, dévorant tout sur son passage», a-t-il lancé en assurant: «L’existence du Liberia est gravement menacée». Christian Bréchot, président de l’Institut Pasteur (Paris), précise que «la situation est extrêmement difficile. Il faut que des mesures immédiates soient prises par les organisations internationales et les pays pour renforcer les moyens sur place. L’Institut Pasteur, qui a découvert cette souche du virus Ebola le 21 mars, va mobiliser les moyens de son réseau de chercheurs». Mais la course contre la montre semble presque perdue.
Le docteur Arnaud Fontanet, qui coordonne le suivi de cette épidémie à Pasteur, suggère à la communauté internationale: Il faudrait «mener une vaste opération hospitalière au Liberia, pour pouvoir isoler et traiter les malades dans de bonnes conditions de sécurité. La fermeture des frontières aériennes complique en fait les choses, car cela rend plus difficile l’acheminement des traitements».
Patrice Zehr