Il est acquis aujourd’hui que l’éducation nationale au Maroc souffre de plusieurs tares qui l’empêchent de progresser et remplir dûment sa missions. Parmi ces tares, figurent l’inégalité des chances entre les élèves issus de familles aisées et ceux des milieux défavorisés. Le système éducatif marocain souffre, en outre, d’autres dysfonctionnements, comme l’insuffisance des infrastructures de base (écoles publiques, routes, moyens de transport…).
La question de la qualification des enseignants occupe également une place importante dans la longue liste des défauts dont souffre l’enseignement marocain et auxquels les gouvernements successifs n’ont pas trouvé les solutions idoines.
Face aux nouvelles exigences du marché de l’emploi aux niveaux national et mondial, les formations dites classiques ne sont plus demandées. De nos jours, les recruteurs sont à la recherche de profils justifiant des formations et des expériences pointues, notamment dans les secteurs de l’aéronautique, des énergies renouvelables et de l’industrie de pointe, entre autres. Dans ce contexte, le rôle de l’école revêt une importance particulière et pour les parents et pour les apprenants et pour les recruteurs.
Force est de constater qu’au Maroc, la relation famille-école n’a pas toujours été au beau fixe. La mauvaise réputation qu’a l’école auprès de la majeure partie des parents d’élèves fait que de plus en plus de familles démissionnent de leur rôle principal qui consiste à adhérer pleinement à la vie scolaire et étudiante de leurs enfants. Celles qui veulent bien s’impliquer se heurtent à un obstacle de taille, celui des infrastructures insuffisantes.
L’ensemble des dysfonctionnements précités et bien d’autres, viennent d’être confirmés, s’il le fallait encore, par le Conseil Supérieur de l’Education, de la Formation, et de la Recherche Scientifique (CSEFRS), dans son tout dernier rapport sur la perception des familles du secteur de l’Education nationale. Cette enquête, rappelons-le, a été menée auprès d’un échantillon de 3.000 ménages sélectionnés de manière aléatoire et répartis proportionnellement sur l’ensemble des régions du Royaume. Les conclusions sont sans appel.
Il est légitime de se poser la question de savoir quelle suite sera donnée à cette enquête -qui n’est pas la première à décortiquer la triste réalité du système éducatif marocain-. Car, tout un chacun est convaincu que l’école marocaine a besoin d’un plan Marshall pour amorcer un nouveau départ.
Avec une volonté politique réelle et des objectifs clairs pour réformer l’éducation, l’espoir reste permis.
Mohcine Lourhzal