Le président du Conseil économique, social et environnemental (CESE), Ahmed Réda Chami, a appelé, mercredi à Rabat, à la transformation de toute stratégie nationale du sport en une politique publique opérationnelle inscrite dans une loi-cadre.
“Il est important d’instaurer un cadre organisationnel adapté basé sur une refonte de la loi relative à l’éducation physique et aux sports, en identifiant tous les facteurs qui bloquent actuellement la mise en œuvre de ce chantier”, a souligné M. Chami lors d’un atelier de restitution dédié à la présentation de l’avis du Conseil intitulé “L’économie du sport: un gisement de croissance et d’emplois à mettre en valeur”.
La pratique d’une activité sportive constitue un moyen sans égal pour l’inclusion sociale, a-t-il fait savoir, expliquant que pour faire de l’économie du sport au Maroc un levier de développement, il faut remédier en premier lieu au faible nombre de pratiquants qui ne dépasse pas un million pour les personnes inscrites dans des clubs.
Une réalité qui renvoie à l’importance des autres déterminants de cette économie, a soulevé le président du conseil, citant, à cet égard, le poids du sport dans le système scolaire et universitaire, le niveau de performance des élites sportives, la disponibilité des infrastructures sportives et de l’encadrement, de l’aménagement du temps de travail et de l’éducation et de la formation.
Selon lui, l’absence d’une analyse détaillée du volume d’activités et des objectifs de la pratique du sport au Maroc ne permet toutefois pas de relever les types de profils des pratiquants au Maroc.
Par conséquent, a soutenu M. Chami, il demeure assez difficile de catégoriser la population marocaine pratiquante en compétiteurs à la recherche de performance dans un cadre de compétition, en amateurs, avec une pratique orientée vers le loisir mais pouvant être intensive ou en occasionnels, qui pratiquent irrégulièrement et rarement, estimant que la disponibilité de telles informations permettrait de guider et de cibler les populations concernées chacune par des politiques publiques appropriées.
Le président du CESE a, par ailleurs, mis l’accent sur la faiblesse de la participation de la femme marocaine dans les activités sportives, ainsi qu’à une présence très limitée dans le domaine sportif, en tant que pratiquantes ou dans les autres métiers du sport, faisant observer que de nombreux événements ont été mis en place ces dernières années par le ministère de tutelle pour sensibiliser les femmes aux pratiques sportives, mais également attirer leur intérêt pour assister et participer à ce type d’évènements.
Élaboré dans le cadre d’une auto-saisine, l’avis du CESE sur l’économie du sport a pour objectif de proposer des pistes de transformation à même d’accroître la contribution du secteur du sport à la création de richesse et d’emploi et d’en faire une locomotive économique et sociale pour le Royaume.
LR/MAP