Le Groupe Attijariwafa bank a signé quatre conventions de partenariat avec les acteurs économiques les plus importants du pays, en faveur des TPE et PME qui opèrent dans leurs écosystèmes. Il s’agit de l’Office Chérifien des Phosphates (OCP) de Holcim, l’un des plus grands producteurs mondiaux de ciment, Cosumar (Raffinage et extraction de betterave et canne à sucre au Maroc) et l’ONEE.
L’objectif de ces conventions de partenariat, signées lors d’une conférence de presse organisée sous le thème «L’accompagnement des écosystèmes», consiste à ériger un cadre incitatif pour soutenir le développement des TPME œuvrant dans les écosystèmes, comme souligné à l’occasion par Mohamed El Kettani, PDG du Groupe Attijariwafa bank. A travers cette opération, le Groupe Attijariwafa bank réaffirme son engagement auprès des TPME en bâtissant, aux côtés des donneurs d’ordres, un cadre incitatif et structuré pour les accompagner dans leur développement, a-t-il fait savoir, notant que le groupe affiche clairement sa volonté de contribuer activement à cette dynamique, notamment le renforcement des écosystèmes à travers l’ensemble des régions du Royaume. Le Groupe Attijariwafa bank et les grands donneurs d’ordres partenaires associent leurs forces pour mettre en place un dispositif de soutien et d’accompagnement aux TPME œuvrant dans les écosystèmes.
Lors de cet événement, qui a connu la participation de Miriem Bensalah Chaqroun, présidente de la CGEM, des représentants de grands acteurs publics, dont l’Agence nationale pour la promotion de la petite et moyenne entreprise (ANPME) et la Caisse centrale de garantie (CCG), ainsi que des représentants de grandes entreprises (GE) et établissements marocains, en tant que donneurs d’ordres et de TPME, les débats ont porté sur l’état des lieux des PME marocaines et les différentes actions pour renforcer leur contribution, d’une manière durable, dans l’économie du pays, entre autres le partenariat GE/PME. Idée qui a fait l’objet de l’intervention de Miriem Bensalah.
Les grands à la rescousse des petits
Mohamed El Kettani, qui a affiché comme toujours la volonté du groupe d’aller jusqu’au bout dans le soutien des TPE et PME, partant de sa conviction que les grandes entreprises (GE) d’aujourd’hui ont bien commencé petites, a rappelé que le secteur industriel marocain s’est vu assigner une place prioritaire dans le modèle de développement retenu par le Royaume en mettant en place plusieurs programmes et mécanismes pour l’accompagnement des TPME. Et le président de préciser: «L’industrie est un secteur vital du pays représentant plus de 14% du PIB. Le Plan d’accélération industrielle 2014-2020 a pour objectif de donner un nouveau souffle au secteur, notamment de porter sa part dans le PIB à 23% en 2020 à travers la promotion d’écosystèmes performants et pérennes».
Chiffres à l’appui, il a ensuite noté que l’encours des crédits bancaires du secteur industriel a atteint 136 MMDH en 2013, contre 130 milliards en 2012 et seulement 103 milliards en 2009. La part du secteur dans les crédits bancaires augmente ainsi de 18,3% en 2013 pour atteindre 19,1% à fin juin 2014, notamment au profit des industries alimentaires, manufacturières, métallurgiques, mécaniques et électromécaniques. Attijariwafa bank revendique le leadership dans l’accompagnement des entreprises (tous secteurs confondus) avec une part de marché (crédits) d’environ 30%.
Pour sa part, Hassan Bertal, DGA d’AWB en charge du Marché de l’entreprise, a noté que le Groupe veut confirmer son leadership. Il engage ainsi une démarche structurée de signatures de conventions de partenariats avec les principaux donneurs d’ordres du pays, afin d’ériger un cadre incitatif pour soutenir le développement des TPME œuvrant dans les écosystèmes. Le dispositif de soutien et d’accompagnement est construit autour de 4 leviers principaux:
D’abord, le financement des investissements des fournisseurs dans les écosystèmes par le biais de mécanismes spécifiques (exemple, Crédit Macharii industrie destiné à financer les différents investissements de démarrage ou de développement). Ensuite, le financement des besoins de fonctionnement des fournisseurs et la prise en charge des règlements intra-écosystème (par exemple, avances sur factures émises dans le cadre de l’exécution d’un marché d’un donneur d’ordres conventionné). Puis, la sensibilisation et la mise en relation à travers des tournées régionales, avec les donneurs d’ordres, en faveur des TPME (présentation des procédures d’octroi et de gestion des marchés du donneur d’ordres, formations aux bonnes pratiques de référencement et de soumissionnement aux marchés…). Enfin, l’accompagnement des entreprises dans les écosystèmes (prise en charge des besoins de financement, accompagnement à l’international, innovation…).
Dans ce même cadre, Bertal a confié que d’autres conventions avec quatre grands donneurs d’ordres sont en cours de préparation, notamment l’Office national des chemins de fer (ONCF) et le groupe Renault. Il a aussi relevé que les banques marocaines restent très mobilisées aux côtés de toutes les parties prenantes, notamment Bank Al-Maghrib, CGEM, CCG et ANPME, pour accompagner les entreprises opérant dans le secteur industriel. Il a aussi assuré qu’avec le dispositif mis en place, les banquiers ne pourront plus être frileux, puisqu’ils auront une parfaite connaissance de l’activité de l’entreprise. Ce dispositif permet en effet de maîtriser le fonctionnement de l’entreprise et ses projets d’investissement. Il facilite la mise en relation avec d’éventuels partenaires. Les enjeux sont importants. On compte notamment un potentiel de 3.000 fournisseurs d’OCP Group, un millier de collaborateurs indirects travaillant sur les sites du cimentier Holcim et des centaines de PME et TPE autour de Cosumar. Attijariwafa bank devrait également signer quatre autres conventions avec des groupes, notamment Renault Tanger-Med.
Hamid Dades
Convention : Les buts et les fins «Le but de ces conventions, selon Hassan Bertal, est de mieux connaître le tissu des PME et TPME qui vivotent autour d’un donneur d’ordres, afin de mieux cerner leurs besoins et proposer des financements adaptés». Pour ce faire, une caravane composée des équipes de la banque et des grandes entreprises ira à la rencontre des prestataires. Ceux-ci vont notamment bénéficier d’une formation au référencement et au soumissionnement aux marchés. Au-delà des problèmes de financement, l’une des difficultés pour beaucoup d’entreprises est l’identification des marchés. Cette entrave sera partiellement dépassée avec l’instauration d’une plate-forme de référencement des commandes à l’image du portail marocain des marchés publics. L’infrastructure sera opérationnelle incessamment et est supposée faciliter l’accès des PME et des toutes petites structures à la commande privée. Le plan d’action de la commission Grande entreprise/PME de la CGEM prévoit de réserver 51 MMDH de commandes des grandes entreprises aux PME et TPME locales. Pour profiter de ces marchés, beaucoup de PME doivent changer de modèle, en termes de respect des règles, de gouvernance et de sécurité. Dans cette mise à niveau, il appartiendra donc aux grandes entreprises de les accompagner pour passer ces étapes dans les meilleures conditions. |