Le chantier de développement de l’économie verte place le Maroc parmi les pays les plus compétitifs au monde en matière de production d’énergie à base de sources renouvelables, a affirmé, mercredi à Casablanca, le ministre de l’Industrie, du commerce et de l’économie verte et numérique, Moulay Hafid Elalamy.
Aujourd’hui, ce positionnement offre à la base industrielle marocaine un avantage concurrentiel exceptionnel lui permettant de proposer aux opérateurs et aux investisseurs une énergie propre à des coûts extrêmement compétitifs, a précisé M. Elalamy qui s’exprimant lors de l’ouverture de la 6ème édition des Rencontres Africaines de l’efficacité énergétique.
“En effet, le monde impose progressivement une taxe carbone et par ailleurs l’énergie verte est en baisse continue en termes de jours”, a fait remarquer M. Elalamy, soulignant que pour le Royaume, ce constat constitue une véritable opportunité qu’il faut impérativement saisir pour garantir une durabilité et une pérennité en la matière.
De même, il a estimé que le renforcement de l’efficacité énergétique passe par le développement de plusieurs aspects liés à la réglementation, à la normalisation et au renforcement des capacités, appelant à cet égard à un partage d’expériences et un échange “riche et bénéfique” dans le domaine des énergies, à l’échelle du continent africain.
De son côté, le directeur général de l’Agence marocaine de l’efficacité énergétique (AMEE), Said Mouline, a mis l’accent sur la nécessité de changer de paradigme économique et de passer à une économie verte pour réussir le pari de la transition économique et de la réduction des gaz à effets de serre, responsable du réchauffement climatique.
D’après lui, “l’économie verte recèle un important potentiel en termes de création d’emplois pour la jeunesse au Sud et au Nord de la Méditerranée. Le nombre d’emplois dans des métiers d’avenir liés au digital et à l’économie verte pourrait augmenter considérablement, grâce à l’accompagnement et au renforcement des capacités”.
L’économie verte, a-t-il soutenu, a gagné d’importance dans le contexte de la pandémie, particulièrement en Afrique où la relance doit porter sur des axes comme l’accès à l’énergie renouvelable, la mobilité durable, la décarbonisation de l’industrie et l’efficacité énergétique.
Il a, par ailleurs, mis en avant les efforts déployés par l’AMEE en matière de développement de l’efficacité énergétique dans les différents secteurs dont l’industrie, notant que dans ce sens plusieurs actions ont été menées, notamment une proposition de mesures fiscales et incitatives pour les équipements industriels à haute efficacité énergétique.
Au menu de cette édition des Rencontres Africaines de l’efficacité énergétique, placée sous le thème “L’innovation au service de l’efficacité énergétique”, figure le projet du Buyers Club ciblant les équipements de climatisation au Maroc et dans la région d’Afrique de l’Ouest.
Ce projet inédit et de dimension continentale, initié par l’AMEE et l’Institut pour la gouvernance durable (Washington) IGSD, est également soutenu par Bank of Africa BOA (BMCE Groupe), et vise à mutualiser les achats de climatiseurs des agences de la BOA, afin d’opérer des achats groupés de climatiseurs nouvelle génération conformes au protocole de Montréal et consommant moins d’énergie que les climatiseurs disponibles aujourd’hui sur le marché.
Selon les organisateurs, l’événement est l’occasion de présenter les premiers résultats des tests réalisés en 2020, et qui ont révélé des économies d’énergie allant jusqu’à moins de 70%, sur des climatiseurs n’utilisant que des gaz de refroidissement non nocifs et conformes aux normes environnementales.
Parmi les experts intervenants lors de ces rencontres, Amory Lovins, inventeur de l’unité de mesure négawatt et fondateur du Rocky Mountain Institute, un des laboratoires de recherche en efficacité énergétique reconnus mondialement. Figure également Benoît Lebot directeur général de l’Agence internationale pour la coopération en efficacité énergétique de 2014 à 2020 et spécialiste des politiques publiques pour la promotion de l’efficacité énergétique ou encore Mohamed Youbi Idrissi, président de l’Association française du froid et Souhir Hammami, experte en efficacité énergétique auprès du Programme des Nations Unies pour l’environnement.
Initiée par AOB Group en partenariat avec l’AMEE, cette édition tenue en format hybride est soutenue par le patronat ivoirien CGECI, le think-thank américain IGSD, l’institut de recherche l’IRESEN, la Caisse Centrale de Garantie CCG), le fabricant et intégrateur de solutions solaires Solart Export et l’organisation onusienne (ONUDI), ainsi que la Fédération nationale de l’électricité de l’électronique et des énergies renouvelables (FENELEC).
LR/MAP