Egypte La faute de Louxor

Le président égyptien, Mohamed Morsi, a procédé à la nomination d’Adel al-Khayat, membre éminent de la Jamaa al-Islamiya, à la tête du gouvernorat de Louxor (sud). Cette annonce a provoqué la stupeur, car c’est dans cette province que, le 17 novembre 1997, sur le site archéologique de Deir-el-Bahari, 62 personnes, dont 58 touristes étrangers, avaient été assassinées par ce groupe islamiste. La Jamaa al-Islamiya avait auparavant été impliquée dans l’assassinat du président Anouar al-Sadate en 1981.

A la suite de cet événement, Adel al-Khayat avait été condamné à un an de prison. Depuis, le mouvement a officiellement renoncé au terrorisme. Cette nomination a provoqué la colère des professionnels du tourisme, d’autant que les visiteurs, inquiets de l’instabilité, boudaient déjà les temples pharaoniques et les souks de Haute-Egypte depuis la révolution de janvier 2011. «C’est une catastrophe, la situation commençait à peine à s’améliorer et, en un seul geste, tout a été bousillé», déplore Ghaled Canaan, de Sakkara Tours, une des principales agences de voyage à destination de l’Egypte. «Mohamed Morsi veut détruire le tourisme. Il menace de mort les voyageurs en nommant cet homme à la tête du gouvernorat de Louxor», renchérit Ihab Moussa, qui préside la Coalition égyptienne pour soutenir le tourisme.
En tout cas, même si le pouvoir islamiste fait marche arrière, il aura commis une faute plus que révélatrice.

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