L’Égypte s’apprête à fêter le troisième anniversaire de la chute de Hosni Moubarak. Trois longues années, c’est le temps qu’il aura fallu pour voir se dénouer la crise institutionnelle.
La très probable candidature à la présidentielle de Abdel Fattah Al-Sissi laisse peu de place au doute. Il est le seul candidat crédible et les législatives ont été astucieusement décalées après la présidentielle, de sorte que cette dernière risque de tourner au plébiscite bonapartiste. On serait tenté de dire que l’Égypte retourne à la case départ. Or, la famille Moubarak aujourd’hui écartée, le maréchal apparaît comme le seul successeur crédible de la dynastie militaire au pouvoir depuis 1954. C’est pour cette raison que la révolution égyptienne s’achève. Cet homme de synthèse assure la transition entre la dictature des «officiers libres» et un régime où les officiers de la génération venue après 1973 continueront de jouer les premiers rôles.
Les promesses de démocratie islamique ont tourné court. Certes, la résistance des Frères n’est sans doute pas terminée et l’islamisme politique a encore de beaux jours devant lui. Mais, classée parmi les groupes terroristes, l’opposition frériste prend une forme de plus en plus violente. Les attentats se multiplient, signes d’une radicalisation et de la prochaine marginalisation du mouvement.