Depuis la chute du président Moubarak, les Egyptiennes souhaitant prendre part aux diverses manifestations politiques n’ont cessé d’encourir des violences sexuelles exercées publiquement et en toute impunité, affirme la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH) dans un long rapport rendu public. Les dix-huit premiers jours de la révolution conduisant à la chute de Moubarak furent étonnamment pacifiques, «magiques», affirment même des femmes qui étaient étonnées de se sentir en sécurité sur la place Tahrir du Caire, débarrassées du harcèlement sexuel qu’elles expérimentent au quotidien.
Une période «euphorique» qui a rendu le brusque retour des violences «plus choquant» que jamais. Car durant les 16 mois suivant, sous le régime du Conseil suprême des Forces armées, les manifestantes furent régulièrement les cibles des militaires, battues dans les rues et sujettes à différentes violences en détention, y compris aux tests dits «de virginité» opérés par des médecins hommes, ainsi qu’à des menaces constantes de viols.
Ces violences -qu’aucun gouvernement n’a encore cherché réellement à combattre- visent à dissuader toute velléité de participation à la vie publique et écarte ainsi les femmes de la transition politique de leur pays.
Patrice Zehr