L’Egypte et le Qatar ont étalé leurs désaccords après des frappes égyptiennes contre le groupe Etat islamique (EI) en Libye où l’organisation djihadiste a renforcé son influence en s’emparant de l’université de Syrte. Après la décapitation de 21 chrétiens, en grande majorité des Egyptiens, l’Egypte a bombardé des positions jihadistes en Libye et réclamé une intervention militaire internationale dans ce pays plongé dans le chaos et contrôlé par des milices rivales.
Le Qatar a critiqué une «action militaire unilatérale» de l’Egypte qui a agi sans consulter ses partenaires au sein de la Ligue arabe. Le délégué égyptien à la Ligue a répliqué en accusant Doha de soutenir le «terrorisme».
En signe de protestation, le Qatar a aussitôt rappelé son ambassadeur au Caire. Et les cinq autres monarchies du Golfe (Arabie Saoudite, Emirats Arabes Unis, Koweït, Oman et Bahreïn) se sont rangées à ses côtés face aux accusations «infondées» du Caire, selon le secrétaire général du CCG, Abdellatif al-Zayani. Ce dernier, cependant, a reconsidéré ce soutien au Qatar et affirmé que les autres monarchies pétrolières appuyaient l’Egypte et son président.
La plupart de ces monarchies avaient déjà auparavant soutenu l’ex-chef de l’armée égyptien et désormais chef d’Etat, Abdel Fattah al-Sissi, après la destitution en 2013 du président Mohamed Morsi (issu des Frères musulmans) et avaient accusé le Qatar de soutenir cette confrérie classée «terroriste» en Arabie Saoudite et aux Emirats.