Le chef du gouvernement égyptien a procédé au remaniement (annoncé il y a près de 3 semaines) qui s’est traduit par le départ de deux ministres impliqués dans des négociations de prêt cruciales avec le FMI et un renforcement de la présence des Frères musulmans.
L’opposition réclamait le remplacement de tout le gouvernement dirigé par Hicham Kandil par une équipe indépendante chargée de préparer les élections législatives d’octobre.
Ce remaniement, qui porte sur neuf portefeuilles, ne devrait donc guère favoriser le consensus politique souhaité par le Fonds monétaire international (FMI). Les difficiles négociations du Fonds avec Le Caire portent sur un prêt de 4,8 milliards de dollars jugé essentiel à l’économie égyptienne, mais dont l’octroi est subordonné à un plan d’austérité douloureux. «Le remaniement a peu de chance de signifier un réel changement de politique, en particulier du point de vue économique. Il porte même un coup aux demandes de consensus politique que le gouvernement semble avoir ignorées», a commenté Saïd Hirsh, un économiste londonien.
Mohamed Morsi, au pouvoir depuis neuf mois, avait annoncé le 20 avril son intention de remanier un gouvernement largement mis en cause pour son incapacité à relancer l’économie et à venir à bout des profondes divergences entre islamistes et laïques qui polarisent la société égyptienne, deux ans après la «révolution du Nil».