Des jeunes filles dans la cage d’un tribunal, condamnées à 11 ans de prison, des manifestants non islamistes dispersés pour la première fois depuis la destitution de Mohamed Morsi par l’armée: la reprise en main continue.
Certes, l’armée, qui a destitué le 3 juillet le Président islamiste Mohamed Morsi et nommé un gouvernement intérimaire, jouit toujours d’une large popularité. En effet, une majorité d’Egyptiens sont bien plus avides de retrouver la stabilité dans un pays à l’économie en ruine que de se soucier du sort de ceux qu’ils considèrent comme une poignée de jeunes agitateurs.
Mais une loi (interdisant toute manifestation n’ayant pas l’aval des autorités) a vivement inquiété jusque dans les rangs des partisans de l’armée et des militants laïcs estimant jusqu’alors que les militaires étaient un moindre mal après un an de présidence Morsi.
Ces nouvelles critiques pourraient creuser le fossé au sein d’un gouvernement nommé par l’armée entre les faucons et les plus «libéraux»; gouvernement chargé par les militaires d’amender la Constitution et d’organiser des élections législatives et présidentielles en 2014.
Issandr El Amrani, directeur du projet Afrique du Nord d’International Crisis Group, estime que «plutôt que de consolider la coalition, cela l’affaiblit. Elle perd même des soutiens parmi ses partisans».
Patrice Zehr