El Houssein Louardi que SM le Roi Mohammed VI a nommé en novembre dernier ministre de la Santé, est né le 22 septembre 1954. Membre du Bureau politique et coordinateur national du secteur de la santé au sein du Parti du Progrès et du Socialisme (PPS), il est depuis mai 2005 doyen de la Faculté de Médecine et de Pharmacie de Casablanca et professeur de l’Enseignement supérieur dans ladite Faculté. Spécialiste en anesthésie-réanimation et en Médecine d’urgence et de catastrophe, il est également chef du service d’accueil des Urgences au Centre hospitalier universitaire Ibn Rochd et président du Comité de Pilotage des urgences à la wilaya du Grand Casablanca.
El Houcine Louardi est aussi secrétaire général de la Société marocaine de médecine d’urgence et de catastrophe et président, depuis 2000, de la Commission nationale des équivalences de diplômes en sciences de la santé au ministère de l’Enseignement supérieur, de la Formation des cadres et de la Recherche scientifique. Directeur de formation en médecine d’urgence et de catastrophe, il est aussi expert de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) en médecine d’urgence et de catastrophe depuis 1998 et membre de la société française de médecine d’urgence, ainsi que de la Société française d’anesthésie-réanimation et de la société marocaine d’anesthésie-réanimation. Il est également membre de la Commission nationale de préparation des projets de loi notamment sur «l’éthique médicale» et membre actif de la Conférence internationale des doyens des Facultés de médecine d’expression française (CIDMEF). De même qu’il est membre actif de l’Union marocaine du travail (UMT).
Président de la Conférence maghrébine des doyens des Facultés de médecine, Louardi est l’auteur de plusieurs publications et travaux de recherches: «L’enseignement de la médecine d’urgence au Maroc: état des lieux et perspectives d’avenir», «La médecine de catastrophe au Maroc à partir de l’exemple de Casablanca», «La sécurité routière au Maroc» et «Protocoles de prise en charge des Urgences au Maroc», ouvrage présenté en 2009 à SM le Roi Mohammed VI.
El Hossein Louardi est donc à la tête d’un ministère des plus problématiques au Maroc, malgré les différentes politiques adoptées par les gouvernements passés. Dans n’importe quel système de santé, selon lui, il faut savoir qu’on est devant une situation que l’on ne peut qu’améliorer et jamais résoudre, parce qu’il y a toujours des problèmes qui surgissent à l’improviste. Et, comme il est de la maison et connaît très bien le secteur de la santé, son département a tenu à faire une analyse de la situation. Il a donc pris connaissance de tous les problèmes qui se rattachent à la difficulté d’accès aux soins au Maroc, à l’accès au médecin ou le contact médical par habitant, la couverture sociale, l’infrastructure, le manque des ressources humaines, le problème des prix des médicaments… Pour lancer par la suite un plan d’action de la santé pour les 5 prochaines années.
Le ministre a présenté la stratégie du secteur de la santé qui, selon lui, repose sur trois approches complémentaires. Une approche fondée sur les droits et les dispositions concernant le droit à la santé contenues dans la nouvelle constitution. Une seconde approche de démocratie sanitaire consistant à construire le service sur une base de participation, de transparence et de responsabilité. Et une troisième approche systémique, c’est-à-dire une cohérence dans le renforcement du système de santé. «Un point qui me paraît important, c’est de rendre aux citoyens et citoyennes marocains la confiance dans le système de la santé marocain par des mesures qui ne nécessitent pas l’argent et par la moralisation du secteur», annonce El Houssein Louardi. Et d’ajouter: «nous allons travailler sur la réorganisation des urgences médicales, la mise en place de 80 unités d’urgence médicale de proximité et 15 SMUR et la création de pôles d’urgences spécialisées, avec un Héli-SMUR à Marrakech».
Pour pallier les déficits existants, le ministère de la Santé a adopté une série d’actions dont l’accès aux soins, notamment dans les zones rurales ou enclavées, la mise en place des urgences de proximité, le lancement de caravanes médicales spécialisées, l’installation d’un nouveau dispositif en faveur de la femme et du nouveau-né et SAMU-Obstétrical rural, en plus de deux hôpitaux mobiles. Ce plan d’action n’a pas oublié les détails qui concernent l’amélioration de l’accueil, des unités d’assistance sociale dans les hôpitaux et du système de Gestion des RDV par téléphone et e-mail. Sont aussi à l’ordre du jour la couverture médicale de base, la généralisation du RAMED, la mise en place de son organisme gestionnaire et le lancement de l’AMI (Assurance Maladie des Indépendants)…