Les salafistes défendent une vision littéraliste et conservatrice de la religion. De ce fait, toute évolution des libertés individuelles est considérée comme une menace pour la société et une altération des mœurs.
Dans ce qui semble être, à leurs yeux, une croisade contre la débauche et la dépravation, les deux Salafistes Issam Al Bachir Al Marrakchi et Hassan El Kettani se sont vertement attaqués aux défenseurs de l’élargissement des libertés individuelles, notamment en ce qui concerne la dépénalisation des relations sexuelles consenties hors-mariage et le droit à l’avortement.
Faut-il brûler les libéraux?
Omar Balafrej
Hassan El Kettani
Sur sa page Facebook, Hassan El Kettani a écrit: «Etre qualifié d’homosexuel ou fils d’homosexuel était considéré comme la pire des injures. Aujourd’hui, certains abrutis nous appellent à devenir tous homosexuels et accepter le pêché, la dépravation». De son côté, le Salafiste Issam Al Bachir Al Marrakchi, a appelé les Marocains à se soulever contre les personnes qui encouragent la débauche. «L’Islam est en danger. C’est notre trésor à tous. Ces gens veulent le combattre jusqu’à ce qu’il n’en reste rien», a-t-il dit. Et Al Marrakchi de poursuivre son discours provocateur: «Que répondrez-vous à vos enfants et petits-enfants, quand ils vous demanderont pourquoi n’avez-vous rien fait pour que la débauche ne se répande pas dans la société?». Le Salafiste connu pour ses positions pour le moins extrêmes, a terminé sa publication par cette sommation: «Réveillez-vous avant qu’il ne soit trop tard». Pour sa part, le Salafiste repenti Abdelwahab Rafiki (Alias Abou Hafs), est catégorique pour dire que le débat sur les libertés individuelles est un sujet qui concerne la société, seule habilitée à se prononcer là-dessus. Rafiki explique que «chaque société considère les options et les mesures qui répondent le mieux aux aspirations des citoyens, dans la limite de ce qui est permis et dans le cadre de l’intérêt général.
Les réformes légales et juridiques engagées pour un Maroc moderne sont considérables. Néanmoins, il s’avère que dans la conjoncture actuelle, il serait difficile de les mettre en vigueur dans une société où la différence est loin d’être tolérée. Notons qu’en 2018, la justice marocaine a poursuivi 14.503 personnes pour débauche, 3.048 pour adultère, 170 pour homosexualité et 73 pour avortements, selon les chiffres officiels. Entre 800 et 1.000 avortements clandestins sont pratiqués chaque jour au Maroc, selon des estimations.
ML