Après son observation électorale du scrutin du 25 novembre 2011, le Conseil national des droits de l’homme (CNDH) conclut que le scrutin constitue un tournant à plusieurs égards. Son rapport préliminaire est catégorique: les irrégularités observées lors de l’opération électorale du 25 novembre 2011 «sont statistiquement peu fréquentes et n’entachent en aucun cas la crédibilité et la sincérité du scrutin».
Viennent en tête des irrégularités, sur 5.171 cas, celles de l’arrachage des affiches dont 80% sont attribuées aux électeurs. Le CNDH les impute d’abord, en attendant une analyse plus approfondie des questionnaires, à «un certain mécontentement de l’offre de candidature». Vient en seconde position la violence verbale et physique. 372 cas concernent des propos injurieux et discriminatoires et la diffamation.
La troisième place des irrégularités revient à la distribution des dons et des libéralités visant à influencer le vote. La part du lion est revenue aux dons en nature: 45,2%.
Une autre irrégularité, relevée par le rapport préliminaire du CNDH, concerne l’utilisation des moyens appartenant aux différentes entités de droit public, ainsi qu’aux sociétés et entreprises. Sur les 89 cas observés, 61,79% des moyens utilisés appartiennent aux collectivités territoriales.
Les pratiques relatives à la distribution des dons sont favorisées, affirme le rapport, par «la pauvreté et la précarité socio-économique et la prédisposition d’une catégorie d’électeurs à vendre leur voix».
MRE : Echec du vote par procuration
Dans 847 bureaux de vote observés, le nouveau mécanisme de vote par procuration a été utilisé deux fois seulement. Le faible recours à ce mécanisme incite, note le rapport préliminaire du CNDH, «à réfléchir sur des mécanismes alternatifs pour faciliter la participation des Marocains résidant à l’étranger, comme le vote électronique ou celui par correspondance».