Emmanuel Macron doit sa victoire, dimanche 7 mai, tout d’abord à lui-même. Enarque de 39 ans au parcours quasi sans échec, le nouveau chef d’Etat a rarement laissé indifférent les gens qui l’ont côtoyé. Choisi en 2007 pour être le rapporteur de la Commission Attali (commandée par Nicolas Sarkozy à l’ancien sherpa du président Mitterrand), il ne tarde pas à se faire remarquer par les nombreuses personnalités qui la composent. A commencer par son président qui, quatre ans plus tard, joue les intermédiaires auprès de François Hollande, à la recherche d’un conseiller économique pour préparer sa candidature à la primaire socialiste. Nommé secrétaire général-adjoint de l’Elysée après l’élection de celui-ci en 2012, puis ministre de l’Économie fin août 2014, il se fait rapidement remarquer des Français par certaines de ses déclarations qui détonnent, avant d’annoncer, deux ans plus tard, sa démission du gouvernement.
Devenu officiellement candidat en novembre 2016, sans jamais avoir exercé de mandat électif, Emmanuel Macron mise sur son image. Sa vision optimiste d’un pays pleinement ancré dans l’Union européenne et la mondialisation, est l’élément central de son, discours. Emmanuel Macron a compris à quel point les Français étaient las de la classe politique en place depuis plusieurs décennies et des partis politiques traditionnels. Il joue donc pleinement la carte du renouveau et parvient à faire de son manque d’expérience et de sa jeunesse des atouts. Il réussit aussi à faire oublier que le bilan du quinquennat de François Hollande, jugé très sévèrement par une majorité des Français, est aussi en partie le sien.
Patrice Zehr