Les Algériens sont massivement descendus dans la rue, le vendredi 15 mars, pour protester contre la prolongation sine die du mandat du président Abdelaziz Bouteflika.
Sous le ciel bleu de la capitale, des centaines de milliers, voire plus de 1 million de manifestants, sont sortis vendredi 15 mars pour protester contre le «quatrième mandat prolongé» du président Abdelaziz Bouteflika. Les propositions du pouvoir, effectuées à travers les déclarations du Premier ministre, Noureddine Bedoui et du vice-Premier ministre, Ramtane Lamamra, n’ont pas convaincu les protestataires.
Sur l’esplanade de la Grande Poste, des milliers de personnes étaient déjà rassemblées bien avant 14 heures, horaire du coup d’envoi de la grande mobilisation hebdomadaire. Munis de leurs drapeaux, les manifestants ont préféré anticiper le blocage des moyens de transport, métro et tramways, qui permettent d’accéder habituellement au centre-ville.
Plus motivés encore, des binationaux ont même pris l’avion pour assister à la marche, jaloux de voir leurs compatriotes défiler chaque semaine. «On ne peut pas se contenter de regarder cela à la télévision», explique Hafida, venue de Lyon. Le refus des Algériens à la prolongation du quatrième mandat -rendu possible avec le report annoncé de l’élection- rythme désormais les manifestations auxquelles participent à la fois étudiants, organisations professionnelles et associations de la société civile, mais aussi les partis politiques. Partout dans le pays, «l’offre» du pouvoir ne convainc pas.
P. Zehr