En pleine pandémie, le Maroc veut “révolutionner” sa protection sociale

Sans attendre la sortie de la pandémie du Covid-19, SM le Roi Mohammed VI a lancé une “grande réforme structurelle” destinée à étendre la couverture sociale obligatoire à l’ensemble de la population, écrit jeudi le magazine en ligne “Slate” dans sa version française.

Disposant, à la différence de ses voisins du Maghreb, d’une base économique dynamique et diversifiée, le Maroc accusait jusque-là un “retard significatif” en matière de protection sociale et depuis des décennies, il s’agissait là d’un des “principaux points faibles de ce que beaucoup ont qualifié de «miracle marocain»”, souligne le média.

Or, le 14 avril dernier, conformément à ce qui avait été annoncé en juillet 2020, le Souverain a lancé une réforme “structurelle d’envergure” destinée à refondre l’ensemble de la protection sociale dans le pays, relève le média.

Cette réforme entend améliorer une protection “peu généralisée et peu généreuse” à travers des lois-cadres, note l’auteur de l’article, qui revient en détail sur les différentes étapes de sa généralisation.

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Et d’ajouter que l’ensemble de ces réformes devrait exiger annuellement, lorsqu’elles auront été mises en place, un effort financier de 51 milliards de dirhams, soit un peu plus de 4,7 milliards d’euros, précisant que sur ce total, le budget de l’Etat supportera 23 milliards (2,1 milliards d’euros) ce qui équivaut à près de 7% des dépenses budgétaires de 2021.

“Ainsi, le royaume chérifien devrait combler son retard par rapport aux pays voisins”, relève le magazine qui note toutefois que l’élargissement de la couverture maladie au Maroc “risquerait de rester une mesure en partie symbolique si l’offre médicale n’était pas considérablement améliorée”.

Pour cette raison, poursuit “Slate”, la refonte de l’assurance maladie s’accompagnera d’une intensification des programmes de formation des médecins, de consolidation de leurs compétences médicales et, surtout, d’un renforcement des capacités médicales passant notamment par une ouverture accrue aux médecins étrangers, et un encouragement donné aux établissements de santé internationaux à investir au Maroc.

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Revenant sur les leçons à tirer de cette “mini-révolution”, le magazine relève d’abord que le Maroc a choisi de suivre une “voie moyenne et originale” entre, d’une part, une Europe occidentale développée dont le «welfare state» sophistiqué n’est pas sans peser sur son dynamisme économique et, d’autre part, les grands pays émergents dont l’obsession du rattrapage économique a largement fait oublier l’impératif du progrès social et de l’amélioration du bien-être des populations.

Et d’ajouter à l’heure où les habitants d’une planète durement affectée par la pandémie se prennent à rêver d’un monde d’après “le Maroc est l’une des rares nations à avoir saisi l’occasion de ce bouleversement inédit pour engager sans attendre des réformes structurantes”.

LR/MAP

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