La production de l’énergie électrique au niveau national a atteint 42,38 térawattheures au terme de l’année 2023, soit une augmentation de 2,3% par rapport à 2022, a indiqué, mercredi à Rabat, le président de l’Autorité nationale de régulation de l’électricité (ANRE), Zouhair Chorfi.
Le développement quantitatif du secteur électrique a connu une croissance remarquable au cours de l’année 2023, a souligné M. Chorfi lors de la présentation du rapport annuel de l’Autorité pour 2023 devant la Commission des infrastructures, de l’énergie, des mines et de l’environnement à la Chambre des représentants.
Il a expliqué que cette croissance était principalement due au recours accru aux sources d’énergie renouvelables, notant que la capacité totale installée a atteint 11,42 gigawatts à fin 2023, soit une hausse de 363 mégawatts par rapport à 2022.
En ce qui concerne la demande en énergie électrique, elle a enregistré une augmentation de 4% par rapport à l’année 2022, se chiffrant à 43,95 térawattheures, a fait savoir le président de l’ANRE, précisant que 96% de cette demande a été satisfaite par la production locale, ce qui «reflète la capacité du secteur à répondre aux besoins du marché local et à recourir de manière accrue aux sources d’énergie nationales».
S’agissant de la production d’électricité issue de sources renouvelables, M. Chorfi a indiqué qu’elle a atteint environ 9.189 gigawattheures en 2023, soit l’équivalent de 21,7% de la production nationale totale d’électricité, faisant remarquer que ce chiffre constitue une augmentation notable de 22,7% par rapport à 2022.
Revenant sur les indicateurs liés à l’énergie électrique renouvelable, composée principalement de l’éolien, le solaire et l’hydroélectrique, il a révélé que l’énergie éolienne arrive en tête avec une capacité installée de 2.017 mégawatts en 2023, soit une augmentation d’environ 30% par rapport à l’année 2022.
Par ailleurs, M. Chorfi a relevé que le Conseil de l’Autorité a fixé le tarif d’utilisation du réseau électrique national pour le transport à 6,39 centimes par kilowattheure et le tarif des services système à 6,35 centimes par kilowattheure, précisant que ces deux tarifs seront en vigueur pendant la période s’étendant du 1er mars 2024 jusqu’à fin février 2027.
Cette tarification, a-t-il ajouté, intervient après “une étude approfondie des données émises par l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE), en tenant compte des objectifs stratégiques de la politique énergétique définis par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, notamment en ce qui concerne l’augmentation de la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique national”.
M. Chorfi a, dans ce cadre, fait savoir que “l’ANRE a entamé, depuis un an, les préparatifs nécessaires pour déterminer la tarification de l’utilisation des réseaux nationaux de distribution à moyenne tension, ainsi que la tarification du surplus d’électricité produit à partir de sources renouvelables”.
Il a ainsi précisé que “l’ANRE œuvre sans faille, en concertation avec toutes les parties prenantes, pour fixer ces deux tarifs dans les semaines à venir, de manière à favoriser l’attractivité du marché des réseaux de distribution pour les investissements dans le secteur des énergies renouvelables”.
M. Chorfi a, d’autre part, souligné que l’Autorité avait contribué à l’élaboration du Code de bonne conduite du gestionnaire du réseau électrique national de transport, notant que “l’application de ce Code offrira aux investisseurs du secteur une vision claire de la gouvernance du gestionnaire et garantira à l’ensemble des utilisateurs du réseau une protection contre les risques de pratiques discriminatoires liées à l’accès au réseau national de transport et aux interconnexions électriques”.
Il a, en outre, affirmé que “l’ANRE est pleinement mobilisée pour remplir ses fonctions de régulation dans tous les domaines de l’énergie qui lui seront confiées en vertu de la réforme législative impulsée par Sa Majesté le Roi.”
“L’ANRE est entièrement disposée à contribuer activement à cette réforme, en s’inspirant des meilleures pratiques internationales, sous réserve des spécificités du secteur énergétique national”, a-t-il poursuivi.
M. Chorfi a, dans ce sens, mis en avant les grands objectifs de la stratégie énergétique nationale, initiée conformément aux Hautes orientations Royales, qui ont permis au Maroc de “tracer une voie exemplaire vers une transition énergétique progressive et rationnelle, basée sur les énergies renouvelables comme alternative aux énergies fossiles classiques, tout en tirant parti de ses ressources exceptionnelles en énergie solaire et éolienne.”
Le Royaume est désormais un modèle mondial pionnier en matière d’énergies propres et de développement durable, a conclu le président de l’ANRE, expliquant que cette orientation s’assigne pour objectifs de “garantir l’indépendance énergétique et d’honorer les engagements internationaux du Royaume en matière de lutte contre les causes du réchauffement climatique, ainsi que de réduire ou d’éliminer l’empreinte carbone de l’économie marocaine.”
LR/MAP