L’évolution des entreprises marocaines en Afrique tend vers le développement de nouveaux modèles économiques sur la décennie à venir, d’après le 4ème Baromètre du Développement International (BDI) qui est réalisé par la société de Conseil BearingPoint.
“Bien que 46% des entreprises marocaines du panel ne prévoient pas d’évolution de leur modèle économique en Afrique, 36% des répondants ambitionnent de développer un nouveau modèle économique complétant les activités cœur de métier et 18% pensent à changer de modèle économique pour leur développement sur le continent”, indique ce baromètre réalisé en partenariat avec la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM).
Ces chiffres montrent une vraie ambition des entreprises marocaines, relève la même source, notant que le développement international est un risque en soi, puisqu’il s’agit de développer de nouveaux marchés, avec d’autres environnements juridiques, linguistiques, monétaires, etc. Il n’est pas étonnant de ne pas vouloir en sus changer de modèle économique.
Cependant, plus de la moitié des entreprises marocaines est prête à faire évoluer son modèle pour être complémentaire (sur la distribution, complétude de service, par exemple), ce qui correspond aussi souvent à la prise en compte de spécificités locales, ainsi qu’en allant plus loin et en entamant une refonte plus profonde de son modèle économique (pour un peu moins d’une entreprise sur 5), fait savoir l’étude, ajoutant que la prise de risque est plus grande bien entendu, mais cela confirme les réponses présentées en amont sur cet aspect.
Cette édition du BDI met ainsi l’accent sur l’importance de l’hybridation comme vecteur de croissance des entreprises, insistant sur la nécessité de repenser le portefeuille d’activités pour intégrer les nouveaux modèles économiques.
“Le changement de modèle économique ne nécessite pas forcement une transformation radicale. Il est possible d’opter pour une trajectoire évolutive et incrémentale, particulièrement pour les produits et services existants. L’enjeu est de tracer ce sillon en maîtrisant les technologies digitales. Mais cela ne se fera pas du jour au lendemain”, souligne-t-on.
Sur le plan opérationnel, parmi les barrières à l’évolution vers l’économie de plateforme, figurent l’inadéquation de la proposition de valeur aux besoins des clients, la difficulté à monétiser les services externes à l’entreprise, le manque d’ouverture du système d’information et de compétences, ainsi qu’une gouvernance pas toujours adaptée, fait remarquer l’étude.
Pour réussir avec un modèle économique de plateforme et booster la croissance, elle identifie six actions clés qui consistent notamment à “acculturer et mobiliser l’équipe dirigeante” et “diversifier le portefeuille de modèles économiques” (réallouer les capitaux et les ressources de façon à permettre l’émergence de nouveaux modèles économiques au sein de l’entreprise).
Il s’agit aussi de “mettre en place une gouvernance et une organisation appropriées permettant de maximiser l’effet synergétique entre les nouvelles activités et les activités historiques et piloter les nouveaux modèles économiques avec un tableau de bord et des indicateurs adaptés aux activités digitales”, de “faire grandir rapidement son écosystème”, de “développer une proposition de valeur différenciante pour toutes les parties prenantes” et de “rendre son système d’information plus ouvert et flexible et s’assurer que les solutions pour intégrer sa plateforme sont adaptées à la maturité technologique de ses partenaires”.
LR/MAP