«On s’engage à accélérer l’innovation dans un monde qui change»
Quelle appréciation portez-vous sur le SIAM dont le pays d’honneur a été, cette année, la Suisse?
Ce n’est pas la première fois que nous participons au Salon International de l’Agriculture (SIAM). Nous y étions dans le passé et nous y revenons. J’y étais également l’année dernière et on voit effectivement les progrès très importants. On le sent d’ailleurs au niveau du nombre des participants à la 14ème édition.
Quel est l’intérêt pour votre entreprise d’investir au Maroc?
On produit à la fois des semences et des produits phytosanitaires. Des semences aussi bien pour les légumes que pour la grande culture, le maïs et le blé. Avec de nouvelles variétés qui vont arriver, notamment hybrides. Il y a aussi tout ce qui concerne également le colza et le soja au niveau mondial, mais également les fleurs, sur la partie fleurs en Hollande. On a plusieurs usines dans différents pays, dont une usine très importante en Suisse où est basé le siège social mondial de Syngenta.
Au Maroc, vous avez une ambiance agricole avec des années plus ou moins bonnes. On voit beaucoup de dynamisme dans la production agricole marocaine. C’est notre rôle que d’accompagner les producteurs marocains, pour qu’ils puissent produire ce que le marché et la société demandent.
Des voix associatives pointent souvent du doigt la qualité de certains produits phytosanitaires, dont l’utilisation reste excessive dans l’agriculture. Selon vous, quelles perspectives pour le marché des bio-pesticides dans l’agriculture?
On peut dire qu’aujourd’hui, c’est certainement quelque chose qui est en train de s’accélérer. L’agriculteur doit avoir à sa disposition, pour protéger la culture, différents moyens. Il y aura des produits dits traditionnels tels qu’on les connaît aujourd’hui. Il y aura aussi des innovations sur des molécules plus respectueuses de l’environnement et, bien entendu, les bio-contrôles, les bio-pesticides et les produits homologués pour l’agriculture organique. Ils sont déjà présents, comme le cuivre et le souffre. Il y a également d’autres produits qui sont d’origine biologique.
Il y a aussi des perspectives concernant des robots et des mécanisations qui vont permettre également de désherber les cultures, peut être avec moins de produits de protection des plantes. Je vous donne un exemple sur les résidus qui, aujourd’hui, sont quelque chose sur lesquels on s’engage. On peut réduire les résidus dans les cultures en utilisant des produits conventionnels en tout début de végétation, par exemple et, ensuite, en terminant le programme avec des produits de bio-contrôle. Il faut savoir que le cuivre, lorsqu’il est fortement utilisé au même endroit, peut s’accumuler dans le sol et, effectivement, avoir quelques inconvénients.
Une chose est sûre. Il est tout à fait clair que la société, les consommateurs que nous sommes tous souhaitent avoir des produits plus naturels et une nourriture plus saine et plus reconnue en termes de qualité. D’où l’intérêt pour les technologies qui peuvent se retrouver localement, sans avoir à subir de transport et des transformations trop importantes. Mais ce qui est important, c’est de pouvoir combiner ces technologies pour ne pas dépendre d’une seule technique.
Quels types d’engagements Syngenta peut-elle prendre au Maroc?
Récemment, on a publié un communiqué de presse dans lequel Syngenta s’est engagée à accélérer l’innovation dans un monde qui change. Car, on s’aperçoit que la société et le public souhaitent avoir différents engagements de la part d’entreprises comme Syngenta. A noter que l’on a, aujourd’hui, trois types d’engagements. Le premier c’est d’accélérer l’innovation pour avoir des molécules de protection dites conventionnelles, mais avec encore plus de recherches sur le sol, par exemple et aussi quels sont les résidus dans la nourriture, etc. Deuxième engagement, c’est d’avoir des programmes qui permettent de réduire considérablement le risque de ces résidus. Le troisième engagement, c’est d’avoir différents moyens pour pouvoir avoir toutes les technologies disponibles et investir en recherche dans différentes technologies et pas seulement dans une seule.
Entretien réalisé par Naîma Cherii