Le Président-Fondateur du Centre d’Etudes et de Recherches sur le Droit Hébraïque au Maroc, M. Abdellah Ouzitane, a affirmé, vendredi à Essaouira, que la diversité marocaine s’entremêle dans une parfaite et harmonieuse scène, soulignant que le Royaume a fait de la diversité “une science de la référence depuis des siècles”.
“C’est l’adhésion de tous à la philosophie de la diversité qui permet la fécondation mutuelle, intellectuelle et culturelle entre toutes les composantes et c’est cette philosophie qui permet aussi que cette diversité marocaine s’entremêle dans une parfaite et harmonieuse scène”, a soutenu M. Ouzitane lors d’un Colloque national sur la justice hébraïque au Maroc, organisé conjointement à “Bayt Dakira” par le ministère de la Justice et ledit Centre, et rehaussé notamment par la présence du Conseiller de SM le Roi et président-fondateur de l’Association Essaouira- Mogador, M. André Azoulay, et du ministre de la Justice, M. Mohamed Ben Abdelkader.
Il a, en outre, relevé que “le Droit hébraïque au Maroc, son contexte, son insertion et son intégration dans le système juridique marocain sont une réalité, celle de l’altérité et de la résilience”.
M. Ouzitane s’est félicité, par ailleurs, de l’organisation de ce colloque national dans l’espace emblématique de Bayt Dakira, “cette magnifique demeure qui a fait naître trois entités de recherche et tire sa légitimité d’une histoire profonde qui se veut la véritable force motrice de nos actions mais aussi des générations futures”.
Dans ce sens, il a soutenu que toutes ces idées et tous ces projets résisteront à l’usure du temps et personne n’arrêtera leur envol, notant que le Royaume “a inscrit l’histoire de la vérité dans l’histoire de l’Humanité en rappelant que la compréhension mutuelle est le principe, le fondement et le modèle de l’avenir”.
“C’est cette résistance sereine et responsable que nous souhaitons dessiner dans l’esprit de nos enfants. Si l’extrême se nourrit de la déconnexion entre religion et culture, alors faisons de la culture un espace privilégié de rencontre”, a-t-il enchaîné.
Les travaux de ce Colloque ont été ponctués de plusieurs interventions, dont celle du Président-Exécutif du Centre d’Etudes et de Recherches sur le Droit hébraïque au Maroc, M. Farid El Bacha, qui s’est réjoui de l’organisation de cette rencontre de grande envergure, ajoutant qu’elle va permettre de franchir un nouveau palier et d’entrer dans une nouvelle phase de concertation et d’engagement commun entre l’Etat et la société civile.
Le premier pas très prometteur a été franchi avec le ministère de l’Education nationale, de la Formation professionnelle, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, à travers la création des clubs de tolérance et de coexistence au sein des établissements d’enseignement, a-t-il rappelé, notant qu’une nouvelle page s’ouvre aujourd’hui avec le ministère de la Justice, qui permettra à tous de connaître notamment le Droit hébraïque et les pratiques jurisprudentielles de la justice hébraïque au Maroc.
De son côté, le président du tribunal de première instance des affaires sociales de Casablanca, Mahmoud Rachid, a présenté un large aperçu sur l’histoire de la justice hébraïque dans le Royaume et sur le rôle de la Chambre Rabbinique au sein dudit tribunal.
Quant à David El Haddad, juge rabbin à la Chambre rabbinique de Casablanca, il a saisi l’occasion pour mettre en évidence le rôle majeur des différents tribunaux au sein des sociétés pour la réalisation de la justice, tout en soulignant l’importance de l’existence des Chambres Rabbiniques au Maroc, qui demeure le seul pays au monde à disposer de telles juridictions où la justice est rendue sur la base des dispositions du droit hébraïque pour les Marocains de confession juive.
LR/MAP