Les combattants de l’Etat Islamique (EI) pourraient perdre la guerre qu’ils mènent en Irak et en Syrie faute de disposer de suffisamment de liquidités pour contrôler les territoires qu’ils ont conquis, alors qu’ils disposent d’actifs dont la valeur est estimée à plus de 2.000 milliards de dollars (1.600 milliards d’euros), selon des experts internationaux.
Mais la gestion d’une administration entière -versement du salaire des fonctionnaires et de la solde des combattants, entretien des équipements et des services publics- représente un coût que l’Etat Islamique ne peut pas assumer, selon Jean-Charles Brisard, consultant international et spécialiste du terrorisme. «Ce qui veut dire qu’à un certain moment, la population risque de se tourner contre l’Etat Islamique, ce qui n’est actuellement pas le cas, notamment en Irak», dit Jean-Charles Brisard.
Le rapport estime à 30 millions de dollars les revenus mensuels que l’Etat Islamique tire d’activités d’extorsion, soit 12% de ses recettes.
A titre d’exemple, l’EI perçoit 800 dollars sur l’entrée en Irak de camions en provenance de Jordanie et de Syrie, taxe les retraits bancaires, prélève un impôt sur le pillage des sites archéologiques et monnaye la protection accordée aux populations non musulmanes.
Le pétrole représente de son côté 38% des revenus de l’Etat Islamique, contre 17% pour le gaz, 4% pour les enlèvements et les rançons et 2% versés sous la forme de dons.
Patrice Zehr