Le président américain Donald Trump a signé ce lundi un décret proclamant la reconnaissance formelle des Etats-Unis de la souveraineté d’Israël sur le plateau du Golan occupé, rompant avec la politique traditionnelle de l’exécutif US, qui n’a jamais reconnu l’annexion de ce territoire par l’Etat hébreu.
Recevant à la Maison Blanche le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, en pleine campagne électorale, le président américain a déclaré qu’il prenait une “décision historique”.
“Cela faisait longtemps que l’on se préparait”, a-t-il déclaré à la presse aux côtés de Netanyahu.
Le plateau du Golan est un territoire syrien occupé en 1967 par Israël lors de la guerre des Six jours. Il a été annexé en 1981, en dépit des résolutions de l’ONU appelant Israël à se retirer totalement et inconditionnellement du plateau.
Le décret de lundi officialise une déclaration de Trump la semaine dernière sur Twitter, dans laquelle il a affirmé qu’il était temps que les Etats-Unis “reconnaissent pleinement” la souveraineté d’Israël sur le Golan. Cette annonce a déclenché des réactions de condamnation dans le monde.
La décision de Trump semble donner à Netanyahu un coup de pouce à deux semaines des élections israéliennes du 9 avril, sur fond de nombreuses inculpations pour corruption visant le PM israélien.
Elle intervient en outre alors que la principale organisation de lobbying israélien aux Etats-Unis (AIPAC) tient sa convention annuelle à Washington, boycottée par pas moins de sept candidats démocrates à la présidentielle de 2020.
L’absence des candidats démocrates à cet important rendez-vous des soutiens d’Israël marque un tournant au sein de la gauche américaine dont une partie n’hésite plus à prendre ses distances vis-à-vis de la politique résolument pro-Netanyahu de Trump, à l’instar du candidat de confession juive Bernie Sanders qui s’est érigé en parangon de cette nouvelle mouvance.
Suite à cette décision, plusieurs pays ont affirmé ne pas reconnaître la souveraineté d’Israël sur le plateau du Golan occupé. “L’annexion d’un territoire par la force est inadmissible, conformément à la Charte des Nations Unies et aux principes du Droit international”, a notamment indiqué un communiqué du ministère espagnol des Affaires étrangères, de l’Union européenne et de la Coopération.
Avec MAP