La série américaine controversée de télé-réalité « Cops », à l’antenne depuis plus de 30 ans et institution du petit écran aux États-Unis, a été déprogrammée par la chaîne Paramount Network, en pleine vague de protestation contre les violences policières.
La chaîne Paramount Network, filiale du groupe ViacomCBS, a confirmé à plusieurs médias américains que le programme ne figurait plus dans la grille et qu’il n’était « pas prévu qu’il y revienne ».
Sollicité par l’AFP, Paramount Network n’a pas confirmé l’information.
Depuis 1989, « Cops » accompagne sur le terrain des policiers, filmés principalement lors d’interpellations, le plus souvent mouvementées.
L’émission a été régulièrement critiquée, notamment pour avoir exagéré l’importance de la délinquance aux États-Unis.
Elle a aussi été accusée par l’association Color of Change de montrer des interpellations de suspects issus de minorités dans des proportions qui ne correspondaient pas à la réalité.
Sous la pression de cette campagne, le diffuseur historique de « Cops », la chaîne Fox, avait renoncé à le programmer, en 2013.
L’émission avait été reprise par la petite chaîne câblée Spike TV, rebaptisée Paramount Network en 2018.
Mardi, l’association Color of Change a annoncé la déprogrammation de l’émission par Paramount Network « après notre conversation avec eux cette semaine », selon un tweet officiel.
En 2019, le podcast « Running From Cops » avait peint un tableau au vitriol de la série, montrant notamment que les policiers exerçaient un contrôle strict sur le contenu diffusé.
« Nous avons trouvé beaucoup de choses qui n’étaient pas conformes à la Constitution, pas légales, pas éthiques, et qui ne correspondaient pas aux règles du maintien de l’ordre », avait commenté le journaliste Dan Taberski, auteur du podcast, dans un entretien à Los Angeles Magazine.
Il affirmait notamment que beaucoup des suspects interpellés n’ont pas signé de décharge en pleine possession de leurs moyens et ont donc été filmés contre leur gré.
Pour lui, l’émission a eu une influence majeure sur la vision qu’avaient nombre d’Américains de ce qu’était un « bon » policier.
La mort de George Floyd, vue par beaucoup comme l’illustration des violences policières visant les Noirs, a provoqué une vague d’indignation et des manifestations un peu partout aux États-Unis et dans d’autres pays du monde.
LR/AFP