Le Maroc a fait face à deux années difficiles et complexes. La crise provoquée par le choc de la pandémie due au nouveau Coronavirus (Covid-19) a été singulière avec des effets dévastateurs sur l’économie nationale.
Alors qu’on croyait que le pire était derrière nous, voilà qu’un autre virus refait surface, amenant avec lui son lot de panique et d’angoisse.
Le tourisme arrive en tête de liste des secteurs qui ont le plus pâti de Covid-19 et de ses conséquences économiques. Suite à l’allègement du protocole sanitaire, notamment en ce qui concerne les déplacements inter-villes et les voyages internationaux, les opérateurs touristiques marocains et avec eux les travailleurs dans les secteurs connexes au tourisme, pouvaient enfin entrevoir le bout du tunnel. Néanmoins, l’annonce du ministère de la Santé et de la Protection sociale (lundi 23 mai 2022), faisant état de deux cas suspects de variole du singe a failli mettre prématurément un terme à la saison estivale 2022.
Peur, rumeurs et précipitation
La variole du singe est devenue le sujet de prédilection numéro un des Marocains. Mais plus grave encore, un flot de fake news (fausses informations) ont circulé tout au long des derniers jours sur les plateformes de discussions instantanées (Facebook, WhatsApp, Twitter). Chacun y a mis du sien pour alarmer la population quant aux modes de transmission et la gravité du Monkeypox. Partant de ce constat, des voix se sont élevées pour appeler à ne pas céder aux rumeurs ni à la panique face à la variole du singe qui n’est pas un nouveau virus, bien au contraire. Les scientifiques et les spécialistes en maladies infectieuses, sont d’ailleurs unanimes pour dire que le Monkeypox n’est pas comparable au Covid-19.
L’annonce du ministère de la Santé et de la Protection sociale, faisant état de la détection de trois cas suspects de variole du singe était-elle hâtive? Beaucoup pensent que oui, estimant que le département de Khalid Aït Taleb est allé un peu trop vite en besogne, surtout que les cas suspectés se sont finalement avérés négatifs (Communiqué en date du 25 mai 2022). Entre temps, le mal était déjà fait, puisque les Marocains et même certains touristes qui passaient leurs vacances dans le Royaume, ont été pris de panique à l’idée de voir se propager ce virus avec tout ce que cela aurait pu engendrer comme décisions et restrictions de la part des pouvoirs publics, pour protéger la santé publique. Une telle situation aurait en effet eu des conséquences graves sur l’économie marocaine qui tente aujourd’hui de retrouver son rythme normal d’avant-Covid, profitant du retour (prématuré) de l’été, connu pour être une saison propice à l’accroissement de l’activité économique.
La variole du singe a réveillé une expérience difficile à oublier, celle de la pandémie du Covid-19, particulièrement chez les personnes anxieuses et celles ayant été directement touchées par le Sars-Cov2. A ce jour, il n’y pas lieu de s’inquiéter ; et ce sont les scientifiques qui le disent. Alors, n’anticipons pas sur les événements, mais restons toutefois vigilants.
M. Lourhzal
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Marrakech
Les singes de la place Jamaâ El Fna sous haute surveillance
Dans le cadre des mesures de prévention et de protection contre la variole du singe, les autorités de la ville de Marrakech ont procédé à un recensement des singes utilisés dans les spectacles de la place de Jamaâ El Fna, et demandé à leurs propriétaires de les faire vacciner contre le Monkeypox. Les autorités sanitaires de la Cité Ocre ont également recommandé aux animateurs desdits spectacles de ne pas permettre au public de toucher ces animaux, sachant que la place Jamaâ El Fna connaît une grande affluence, surtout durant cette période de l’année.