Fausse amitié!

Latifa, 42 ans, directrice, est mariée et mère de 2 enfants. Dorénavant, il n’y a plus d’amitié qui tienne pour cette jeune femme. Voici son récit.

«Tout récemment,  j’ai failli être victime de chantage par l’une de mes meilleures amies d’enfance. Au départ, je lui avais rendu service par devoir amical. Mais, il était inadmissible, voire impossible par la suite, qu’elle m’ordonne d’en faire plus. Si je n’avais pas été protégée par le système d’enregistrement automatique de toutes mes conversations téléphoniques, j’aurais sans aucun doute amorcé la plus terrifiante des descentes aux enfers.

Cette histoire a débuté il y a deux ans. Alors que je me préparais à sortir de chez moi pour me rendre à mon travail, vers 7 heures 30 du matin, je reçus un appel sur mon téléphone portable. Un inconnu qui ne cachait pas son numéro cherchait à me joindre. Bien que mon mari m’ait toujours défendu de répondre à ce genre d’appel,  je pris quand même la communication. Vu l’heure, je ne pensais qu’au pire. Peut-être essayait-on de me joindre au plus vite pour m’avertir d’un accident ou d’un malaise survenu à l’un de mes enfants ou à mon mari, ou encore à un membre de la famille! Rien de tout de cela, fort heureusement. Je reconnaissais la voix d’une de mes anciennes camarades de classe et amie que je n’ai pas vue depuis près de 20 ans. Curieusement, elle cherchait à renouer le contact et m’invitait avec insistance, le jour même, à prendre un café entre midi et deux heures.  Je connaissais bien le tempérament de mon amie, elle n’allait pas me lâcher. Etant donné que je ne souhaitais pas la voir débarquer à mon bureau et malgré un emploi du temps très chargé, j’acceptai. Je dois reconnaître aussi que cela me faisait plaisir de la revoir, même pour quelques minutes. Il s’agissait de ma meilleure amie. Avec elle,  j’ai passé une belle partie de ma jeunesse. Malheureusement, je regretterais d’avoir répondu à son appel, mais cela, je ne le saurais que par la suite. Jamais je n’aurai pu imaginer jusqu’à quel point les gens peuvent changer.

Comme convenu donc, je retrouvai mon amie dans le café de son choix. Après les effusions et quelques détails sur nos parcours personnels de vie, elle entra très vite dans le vif du sujet. Mon amie venait me supplier d’user de mon pouvoir pour que l’un de ses enfants réussisse à se faire embaucher dans mon entreprise. Il y avait déposé son curriculum vitae et attendait son tour pour passer un entretien. Je fus extrêmement décontenancée, mais je ne laissais rien paraître. Non pas que je ne souhaitais pas lui rendre service. C’est la manière de venir vers moi que je trouvais honteusement déplacée. Parce que mon amie, qui apparemment avait mon numéro de téléphone depuis tant d’années, n’avait jamais eu l’idée auparavant de prendre de mes nouvelles. Mais par intérêt, elle avait osé me déranger. Et puis passe encore, s’il n’y avait que son sans gêne. Je n’allais pas être au bout de mes surprises avec elle. Malgré tout, cette jeune femme avait été autrefois une sœur pour moi, je ne pouvais me permettre de lui tourner le dos. Je savais aussi qu’elle avait eu d’énormes difficultés dans sa vie de couple. Son destin était chaotique, elle avait réussi à s’en sortir par miracle. J’oubliais rapidement ce qui m’avait fortement vexée pour lui demander de me fournir des renseignements précis sur son fils. En prenant congé d’elle, je la rassurais et lui certifiais mon appui total. Je tins promesse. Malgré un grand nombre de postulants, il fut recruté. Je n’attendais aucun retour de mon geste, sauf peut-être et de temps à autre quelques bonnes nouvelles émanant de mon amie. Je n’ai reçu qu’un seul et unique appel de sa part pour des remerciements très chaleureux. Puis, plus aucun signe de vie durant deux années consécutives. Pas même le moindre vœu à l’occasion de fêtes. Jusqu’à un matin où je reçus un sms venant de mon amie. Elle souhaitait prendre rendez-vous avec moi, pour une urgence, disait-elle. Bien sûr, ses manières me déplaisaient beaucoup. Je ne répondis donc pas à sa requête. Je fus alors bombardée de coups de fils auxquels je ne répondis pas non plus. Elle tenta alors de venir me voir à mon bureau. Heureusement que j’avais donné de fermes instructions pour ne pas être dérangée par qui que ce soit. Elle m’expédia enfin un message où elle me demandait de faire le nécessaire pour que son fils obtienne une promotion. Pour éviter que ce jeu du chat et de la souris perdure, je l’appelais. Je lui expliquais que mes pouvoirs étaient trop limités et qu’en plus, je n’étais pas le patron direct de son fils. Et là, elle explosa. Je l’entendais m’insulter et plus tard carrément me menacer. Elle disait que je l’avais prise de haut en l’évitant toutes ces fois et que je ne devais pas oublier mon passé de fille de mendiants. Que se sont les vêtements qu’elle m’avait offerts autrefois qui m’avaient permis de réussir avec brio mon cursus scolaire. Et que si par malheur son fils n’était pas promu immédiatement avec un salaire plus élevé, elle était prête à aller raconter à des oreilles intéressées qu’elle m’avait soudoyée très largement pour l’embauche de son fils. Et que désormais, elle se fichait complètement que cela nuise ou non  à son fils, pourvu qu’elle ait l’immense plaisir de me voir tomber et de me faire jeter de ce job que je ne mérite pas. Que je n’étais qu’une incompétente doublée d’une vulgaire arriviste. Je ne pus en placer une, mais je suis arrivée à lui faire entendre que notre conversation était enregistrée. Elle arrêta de parler immédiatement et raccrocha. Cette conversation me fit mal. Ce fut un choc, je venais de comprendre que cette fausse amie me haïssait et qu’elle était capable du pire avec pour intention sournoise de me nuire complètement. Elle eut en plus le culot, tard dans la soirée, de venir se pointer à mon domicile. Elle fit tout un cinéma dans le hall pour que j’accepte de la recevoir. Elle pleurait des flots de larmes et des flots d’excuses. Je ne souhaitais qu’une seule chose, c’est qu’elle disparaisse à tout jamais de mon existence. C’est mon mari qui se chargea de la calmer pour qu’elle s’en aille».

8 mars | Pour ne parler que de l’activité des femmes…

Mariem Bennani

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