Les services de sécurité de Fès ont démantelé un large réseau spécialisé dans les unions illégitimes et illégales, mais à la mode, qui exploite la religion pour atteindre ses buts. Les enquêtes menées par le Service préfectoral de la police judiciaire (SPPJ) de Fès sur ce groupe spécialisé dans «le mariage coutumier sans acte» ont révélé des faits «surprenants» concernant l’étendue de ce réseau tentaculaire, les méthodes et les traditions pratiquées dans ce genre d’union dans plusieurs quartiers populaires de la capitale spirituelle.
Selon les premières investigations, il s’agit d’un réseau dont la plupart des membres appartiennent à un «courant religieux extrémiste» qui profitait de la situation de «précarité» des jeunes. L’objectif était de les faire tomber dans leurs filets en «leur proposant un mariage sans contraintes financières, notamment en ce qui concerne les frais de notification de l’acte, la dot et la cérémonie de mariage».
Alors que le mariage proposé est fondé sur un simple accord verbal se résumant à la formule «Je m’offre à toi en mariage», une méthode répandue dans des milieux radicaux et que le groupe démantelé a tenté d’appliquer, les jeunes recrutés pour cette besogne ont vite cédé à la tentation du «mariage sans acte», en contrepartie d’avantages matériels et en nature que les membres du réseau leur ont promis, tels que des emplois, des sommes d’argent et des logements. Les mêmes investigations, poursuit Al Akhbar, ont dévoilé que des maisons situées dans des quartiers populaires relevant des circonscriptions de Zouagha et des Mérinides «se sont transformées en lieux propices aux pratiques contraires aux valeurs, en ce sens que plusieurs mariées s’y donnent rendez-vous pour assouvir leur besoin charnel en l’absence flagrante d’union légale».