«Les retombées économiques du Festival Gnaoua, au profit de la ville d’Essaouira, ont été évaluées à 1,7 milliard de DH par la Fondation Valyans».
Lors d’une conférence de presse organisée, mercredi 16 avril, à Casablanca, les organisateurs du Festival Gnaoua et Musiques du Monde d’Essaouira ont présenté le programme de la 17ème édition, prévue du 12 au 15 juin prochain. C’était aussi l’occasion de dévoiler les résultats d’une étude sur les retombées économiques du Festival sur la ville.
Organisé sous le Haut patronage de SM le Roi Mohammed VI, le Festival Gnaoua et Musiques du Monde d’Essaouira reste fidèle à son esprit gnaoui et à son identité africaine tout en s’ouvrant à toutes les cultures du monde, embrassant ainsi jazz, rock, soul, etc.
«Notre Festival est fait avec tellement de beauté et d’émotions depuis maintenant 17 ans. Cette année sera encore mieux que les années précédentes. Je crois qu’on a atteint un point d’équilibre dans la qualité, la créativité et aussi la nouveauté. L’Afrique sera au centre», a déclaré André Azoulay, président de l’Association Essaouira Mogador.
En effet, la 17ème édition sera riche et diversifiée avec la participation de 20 des plus grands maâlems gnaouis, comme Mohamed Kouyou, Mokhtar Guinea, Abdeslam Alikane et Mustapha Bakbou. Le programme prévoit aussi près de 30 concerts. Le concert d’ouverture sera marqué par une fusion en cordes pincées avec le maâlem Hassan Boussou et le grand musicien français Didier Lockwood, ainsi que par le maître du rebab Bouhcine Foulane. Le concert de clôture verra la participation de Maâlem Hamid El Kasri au guembri et du Malien Bassékou Kouyaté.
On souligne la présence de l’Allemande d’origine nigérienne, Ayo, le bassiste américain, Marcus Miller, le trompettiste franco-libanais, Ibrahim Maalouf et le musicien franco-martiniquais, Mario Canonge. Un festival qui reflète l’esprit d’Essaouira, une ville qui a toujours été une terre de dialogue entre les cultures, les religions et les civilisations.
Comptant désormais parmi les plus grands festivals du monde, le Festival Gnaoua et Musiques du Monde d’Essaouira a été classé, pour 2014, dans le top 5 des grands festivals internationaux par le célèbre magazine britannique «Songlines Magazine».
Retombées économiques
La Fondation Valyans (émanation du Cabinet marocain Valyans Consulting et Fondation qui s’est fixé pour mission de développer des partenariats de proximité sur des projets à vocation éducative, citoyenne et culturelle) a mené, gracieusement, une étude avec pour objectif d’évaluer l’impact socio-économique du Festival Gnaoua et Musiques du Monde pour la ville d’Essaouira. Hicham Laraqui, du cabinet Valyans, a expliqué lors de cette conférence que pour chaque dirham investi, le Festival a généré 17 dirhams pour la ville. Les budgets cumulés du Festival ont atteint 100 millions de DH en 16 éditions, ce qui équivaut à 1,7 milliard de DH pour la ville sur les 16 éditions. La capacité litière a été multipliée par 4,7 fois et le nombre de nuitées par 3,3 fois en 16 ans…
Association Yerma Gnaoua
Cela fait 17 ans que le Festival Gnaoua et Musiques du Monde milite pour la préservation et la promotion d’un patrimoine ancestral et authentique. Grâce à l’Association Yerma Gnaoua, cette 17ème édition apportera son lot de nouveautés avec la diffusion de l’anthologie des Gnaoua qui aura nécessité 3 années de travail et qui se concrétise avec le soutien de la Fondation OCP, de Sidi Ali et de BMCE Bank, 3 partenaires historiques du festival qui ont cru au projet et continuent de l’accompagner avec engagement et conviction.
Forum du Festival
Il est créé il y a deux ans en partenariat avec le Conseil national des droits de l’homme (CNDH) et revient cette année pour une troisième édition avec pour thème «L’Afrique à venir». Historiens, anthropologues, cinéastes, intellectuels et chercheurs venant des quatre coins du monde feront du Forum du Festival un espace d’échange et de débat autour de cette thématique. C’est un véritable lieu de débat pour repenser le Maroc africain, son histoire et ses espaces où les relations humaines se sont forgées au-delà des frontières géopolitiques. Lors de cette édition, un hommage posthume sera réservé à une plume prolifique: le journaliste Tayeb Houdaïfa qui nous a quittés et qui était un fidèle au Festival.
L’arbre à palabres
Créé en 2006, ce Forum de dialogue et d’échanges se donne rendez-vous à Dar Souiri. Les artistes et le public dialoguent librement. Il est modéré depuis deux ans par le tandem Emmanuelle Honorin et Maria Moukrim.
Emmanuelle Honorin, critique musicale et journaliste, est à l’origine de cette initiative. Elle est aussi programmatrice de scènes pluridisciplinaires telles que «Contradanza» et «Bal créole de la Bellevilloise» à Paris. Elle a à ses côtés la journaliste marocaine, Maria Moukrim. Membre fondatrice du Réseau des femmes journalistes et présidente de l’Association marocaine du journalisme d’investigation, Moukrim a lancé en 2011 son propre journal électronique «febrayer.com».
NB: Le Festival des Musiques sacrées de Fès et le Festival Timitar d’Agadir font aussi partie du classement international de Songlines Magazine.
Bouchra Elkhadir