C’est plus qu’un simple festival: une success-story qui n’arrête pas de séduire des milliers de mélomanes d’ici et d’ailleurs.
La ville d’Essaouira accueille, du 20 au 23 juin, la 16ème édition du Festival Gnaoua-Musiques du monde. L’événement est organisé sous le Haut patronage de SM le Roi Mohammed VI. C’est un festival qui a su préserver la culture gnaouie en tant que patrimoine immatériel marocain tout en contribuant à sa diffusion au-delà de nos frontières. Pour Neila Tazi Abdi, directrice et productrice du festival, «si l’histoire encore jeune du festival regorge de moments incandescents, dont la magie n’a d’égal que la spontanéité, elle le doit certes aux Gnaoua eux-mêmes, aux musiciens venus de toute la planète, à la beauté stupéfiante d’Essaouira, mais aussi à une certaine idée de la fusion que nous avons défendue dès le départ et qui est devenue la composante majeure de sa ligne artistique. Cet espace, ouvert le temps de quelques jours, n’est pas seulement le théâtre d’une fusion rêvée et éphémère; il est porteur de valeurs d’universalité que nous nous attachons à défendre de manière continue. Avec comme point nodal la reconnaissance d’un art unique au monde dont les racines africaines séculaires ont permis l’éclosion maghrébine et que nous souhaitons aujourd’hui voir inscrit au patrimoine oral et immatériel de l’UNESCO».
En effet, si «Maâlem Gnaoui» reste la tête d’affiche dans ce festival, il va à la rencontre de l’autre à travers des rencontres fusionnelles. Ainsi, pour le concert d’ouverture, Maâlem Saïd Koyou fusionnera sa musique avec celle de la troupe émiratie «Annadi Al Bahri lilfounoune achaabiya wa assiyaha» et les rythmes endiablés des Houwara. Au programme des fusions de cette année, il y a aussi Maâlem Mahmoud Guinea et Omar Sosa (Cuba), Maâlem Abdelkader Amlil et Rachid Zeroual, Maâlem Abdelkebir Merchane et Eska (Zimbabwe) et Maâlem Aziz Baqbou et Majda El Yahyaoui qui sera accompagnée à cette occasion par une formation restreinte des Issaoua.
Les grands spectacles publics et gratuits se tiennent sur la Place Moulay Hassan et la Scène Méditel. Après avoir longtemps investi la plage d’Essaouira, la scène Méditel déménage cette année à la place de la Province. Le Festival investit également la terrasse du Borj de Bab Marrakech pour des concerts en plein air. Quant à Dar Souiri et à la Zaouia Sidna Bilal, elles reçoivent «lilas» et concerts intimistes. Le Festival rendra hommage à trois éminents maâlems qui nous ont quittés cette année: Mâalem Chérif Regragui, Maâlem Abdallah Guinéa et Abderrahmane Paco.
Essaouira dans le circuit
Cette année encore, le Festival Gnaoua coïncide avec la Fête de la musique, célébrée dans 116 pays. Sollicités par l’Association française pour le Développement de la Création, Etudes et Projets (ADCEP), les producteurs du Festival Gnaoua-Musiques du Monde ont accepté de se joindre pour la deuxième année consécutive aux célébrations de la Fête de la musique dans le monde.
Mais pas que la musique
Najia Mehadji, Mahi Binebine, Mehdi Qotbi, Abderrahim Yamou et Hassan Bourkia exposeront leurs œuvres, du 20 juin à fin juillet au Borj Bab Marrakech d’Essaouira au profit de l’association Darna qui s’occupe des orphelins et enfants abandonnés. Le vernissage de cet événement caritatif est prévu le 21 juin.
Et trois jours de débats!
Forum du festival est un espace de débat et de réflexions qui rassemble un parterre d’intellectuels. Cette deuxième édition, organisée en partenariat avec le CNDH, a choisi comme thème «Sociétés en mouvement, jeunesses du monde».
L’Arbre à Palabres
Créé en 2006, ce forum de dialogue et d’échanges se tient, chaque après-midi à partir de 17 heures, au siège de l’Alliance franco-marocaine sise rue Lalouj. Autour d’un thé ou un café, les artistes Gnaoua et les invités des musiques du monde dialoguent librement dans une ambiance conviviale autour d’un sujet. Le Forum est modéré depuis deux ans par le tandem Emmanuelle Honorin, critique musical et journaliste et Maria Moukrim, journaliste (journal électronique «febrayer.com») et native d’Essaouira. Ils animeront cette année encore les tables rondes de l’Arbre à Palabres.
Neila Tazi Abdi a assuré le public : «Nous vous faisons la promesse de vivre encore une fois cette alchimie singulière de la musique, de la ville et des gens, alchimie qui fait de ce projet un festival résolument »pas comme les autres »».
En effet, c’est un événement culturel qui a su attirer toute l’attention bien méritée pour la belle Mogador et qui véhicule toujours le même message «Love and Peace» en créant des infrastructures hôtelières et transports… dignes de ses invités.