Le ministère de l’Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement Rural et des Eaux et Forêts et le Haut-Commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte contre la désertification ont fait savoir que le feu de forêt, qui s’est déclaré le 30 juin dans les forêts de Cap Spartel, Mediouna et Sloukia à Tanger, dans le Site d’Intérêt Biologique et Ecologique (SIBE) de Cap Spartel, a été maîtrisé le 4 juillet dernier.
La situation, apprend-on, est sous contrôle actuellement, grâce aux efforts combinés des équipes du Haut-Commissariat aux Eaux et Forêts et la Lutte contre la désertification, du ministère de l’Intérieur, de la Protection Civile, de la Gendarmerie Royale, des Forces Royales Air, des Forces Auxiliaires, des Forces Armées Royales et des Autorités locales.
La chaleur excessive, combinée aux vents forts dont la vitesse a atteint 80 km/h, ont amené les intervenants à opérer, selon une approche, avec un triple objectifs de maîtriser l’incendie, de veiller à la sécurité des installations et agglomérations et d’assurer la sécurité des équipes d’intervention et du matériel aérien et terrestre.
Les équipes mobilisées ont mené les opérations avec professionnalisme et efficacité, ce qui a permis de restreindre le feu sur une superficie de 230 ha, d’un massif forestier s’étendant sur une superficie de 5.500 ha. A noter que 45% de la superficie parcourue par le feu est constituée d’essences secondaires et de strate herbacée et 55% de formations arborées (65% calcinées et 35% léchées).
Un plan national d’envergure
Un plan de reconstruction et de réhabilitation du site sinistré sera engagé dès cette année et s’étalera sur 3 ans. Il nécessitera un budget approximatif de 8 MDH. Ce programme s’articule autour de quatre composantes. Il s’agit d’abord d’engager immédiatement l’opération de nettoiement du site incendié, tous statuts juridiques des terres confondus. Cette opération sera exécutée sous forme de coupe d’exploitation ou d’autres opérations sylvicoles.
Ensuite, il sera question de reconstituer et de replanter le couvert, selon une vision qui garantit la stabilisation des sols et la lutte contre l’érosion, à travers un programme d’intervention biologique et mécanique.
Puis, une fois les travaux de préparation du sol achevés, les opérations de replantation devront être entamées à partir de juillet 2018. On procédera également à la mise en place des équipements et des d’infrastructures pour le renforcement du dispositif anti-feu existant (réseau de desserte, tranchées pare-feu, bouches d’incendies et postes vigies).
Enfin, il s’agit également de renforcer le réseau de surveillance et de vigilance approprié au site, pour assurer une prédisposition des équipes d’intervention et une réactivité rapide au besoin.
Une situation qui appelle la vigilance
Au niveau national, la situation des incendies de forêts, depuis le 1er janvier 2017, fait état d’une superficie forestière de 376 ha parcourue par le feu, soit une réduction de 25% des superficies incendiées par rapport à la moyenne des 10 dernières années, à la même période. 56% des superficies sont constituées essentiellement d’essences secondaires et de formations herbacées.
Malgré les opérations de lutte et de prévention, réunissant toutes les conditions pour des interventions efficaces et dans le respect des normes de sécurité, la vigilance reste de mise en cette saison d’été où des actes de négligence peuvent avoir de lourdes conséquences.
Les parties concernées ont également lancé un appel aux citoyens et à tous les utilisateurs des espaces forestiers (campeurs, apiculteurs, éleveurs, ouvriers…), pour éviter l’utilisation du feu pendant la période estivale et alerter les autorités compétentes de toute fumée ou départ de feu et de tout autre indice pouvant occasionner un incendie.
H. Dades