Financement des entreprises : Un vaste programme de soutien sous supervision royale !

Financement des entreprises : Un vaste programme de soutien sous supervision royale !

Sa Majesté le Roi Mohammed VI a présidé, lundi 27 janvier 2020, au Palais Royal à Rabat, la cérémonie de présentation du «Programme intégré d’appui et de financement des entreprises» et de signature des conventions y afférentes.

A cette occasion, SM le Roi a reçu en audience le ministre de l’Economie, des Finances et de la Réforme de l’Administration, Mohamed Benchaâboun, le Wali de Bank Al-Maghrib, Abdelatif Jouahri et le Président du Groupement Professionnel des Banques du Maroc (GPBM), Othman Benjelloun, au cours de laquelle Benchaâboun a remis au Souverain des documents relatifs à ce programme.

Mohamed Benchaaboun détaille le programme

Dans une allocution prononcée devant le Souverain, le ministre de l’Economie, des Finances et de la Réforme de l’Administration, a souligné que juste après le discours du Souverain à l’ouverture de l’actuelle session parlementaire, le 11 octobre dernier, et en exécution des Hautes Orientations Royales concernant la facilitation de l’accès des entreprises au financement, plusieurs réunions entre le Gouvernement, Bank Al-Maghrib et le secteur bancaire ont été tenues et ont donné lieu à l’élaboration du «Programme intégré d’appui et de financement des entreprises».

Ce programme s’articule autour de trois axes principaux, à savoir le financement de l’entreprenariat, la coordination des actions d’appui et d’accompagnement de l’entreprenariat au niveau des régions et l’inclusion financière des populations rurales. Ce programme, a fait savoir  Benchaâboun, comporte plusieurs mesures destinées à contenir et à dépasser les difficultés qui entravent l’accès au financement des jeunes porteurs de projets et des très petites et petites entreprises.

Le ministre de l’Economie, des Finances et de la Réforme de l’Administration, a affirmé qu’il a été procédé, au titre de ce programme, à la création d’un Compte d’affectation spéciale «Fonds d’appui au financement de l’entrepreneuriat» dans le cadre de la loi de finances 2020. «Ledit fonds est doté d’une enveloppe de 6 Milliards de DH répartie sur une durée de 3 ans, financée à parts égales par l’Etat et le secteur bancaire », a-t-il précisé.

Ce Fonds, qui mobilise d’importantes ressources financières, bénéficiera principalement aux jeunes porteurs de projets et aux petites et moyennes entreprises afin de leur permettre d’accéder au financement, outre le soutien des entreprises actives dans le domaine de l’export, a ajouté Benchaâboun, faisant observer qu’il favorisera également une intégration économique et professionnelle des travailleurs du secteur informel.

Il s’agit, selon le ministre, d’un nouveau cadre incitatif et intégré, basé sur des dispositifs de garantie, de financement, de capital investissement et d’assistance technique, mis en place au profit des très petites entreprises, des petites et moyennes entreprises, des jeunes porteurs de projets et jeunes entreprises innovantes et des auto-entrepreneurs, outre la révision et l’amélioration de l’appui destiné aux entreprises exportatrices, notamment en direction de l’Afrique, comme exprimé dans le discours du Souverain.

Benchaâboun a assuré, à cet égard, que son département adoptera, en collaboration avec Bank Al-Maghrib et le secteur bancaire, une approche davantage volontariste, notamment en termes de simplification des procédures, de facilitation des conditions de garanties en éliminant les garanties personnelles, et de réduction des coûts des crédits, faisant savoir que ce programme «contribuera chaque année à la création d’environ 27.000 nouveaux postes d’emplois et à l’accompagnement de 13.500 entreprises supplémentaires».

Pour assurer plein succès à ce programme, Benchaâboun a indiqué qu’il sera procédé à la création de commissions au niveau des régions, qui seront chargées de la coordination et du suivi de l’exécution des mesures relatives à l’accompagnement entrepreneurial.

Il a, en outre, indiqué que le ministère de l’Economie, des Finances et de la Réforme de l’Administration œuvrera avec Bank Al-Maghrib à l’accélération de la mise en application de la stratégie nationale d’intégration financière, soulignant que les parties concernées œuvreront, dans un premier temps, au renforcement de leur action dans le monde rural.

De même, le ministère de l’Economie, des Finances et de la Réforme de l’Administration veillera, en coordination avec Bank Al Maghrib, au suivi de la mise en oeuvre de ce programme, à travers l’établissement de rapports périodiques qui seront soumis au Souverain, a-t-il conclu.

Abdelatif Jouahri précise l’intervention de Bank Al-Maghrib

Intervenant à cette occasion, le Wali de Bank Al-Maghrib, Abdelatif Jouahri, a fait observer que la Banque Centrale a, dans le cadre de la mise en œuvre, globale et intégrale, des Hautes Orientations Royales contenues dans le Discours royal à l’occasion de l’ouverture de la session parlementaire d’automne de l’année 2019, adopté un ensemble de mesures, notamment la mise en place d’un mécanisme de refinancement illimité de la part de Bank Al-Maghrib de tous les crédits bancaires accordés aux catégories évoquées par le Souverain dans ce discours, qu’ils s’agissent de crédits de fonctionnement ou d’investissement.

Ce mécanisme de refinancement bénéficiera également aux financements adressés au secteur agricole et aux projets réalisés en milieu rural, a précisé Jouahri, notant que ce mécanisme vient s’ajouter au programme spécial mis en place en 2012 par Bank Al-Maghrib et relatif au refinancement direct des crédits bancaires accordés aux très petites, petites et moyennes entreprises.

Il s’agit aussi de l’application d’un taux d’intérêt préférentiel de 1.25% dans le cadre du mécanisme de refinancement des banques des catégories cibles, soit 100 points de moins que le taux directeur de Bank Al-Maghrib et la réduction des exigences en fonds propres dans le cadre des règles de précaution appliquées aux banques en ce qui concerne les crédits qu’elles accordent à ces catégories, a-t-il dit qualifiant ce taux d’ «historique».
Jouahri a aussi indiqué que Bank Al-Maghrib avait procédé, en collaboration avec le ministère de l’Economie, des Finances et de la Réforme de l’Administration et le GPBM, à l’élaboration d’un modèle des rapports détaillés qui seront soumis par les banques et qui permettront de suivre, de façon précise, les indicateurs relatifs aux différentes catégories de crédits, leur répartition géographique et sectorielle et, le cas échéant, les raisons de refus des crédits.

BAM-CGEM-GPBM : Le financement des entreprises au cœur des débats

Jouahri a, en outre, fait observer que le succès de ce programme est la responsabilité de tous les acteurs concernés, notamment le secteur bancaire, les établissements publics et particulièrement des citoyens bénéficiaires qui doivent s’engager d’une façon positive dans ce programme et veiller à honorer leurs engagements.

Et Othman Benjelloun confirme l’engagement du secteur bancaire

Dans une allocution similaire, le Président du GPBM, Othman Benjelloun a assuré que le secteur bancaire s’engage à contribuer à hauteur de 3 MMDH, a parts égales entre le secteur bancaire et l’Etat, au «Fonds d’appui au financement de l’entrepreneuriat».

«Chacune des Banques s’engage à mettre au service des jeunes porteurs de projets et des Petites et Moyennes Entreprises tout l’accompagnement dans la durée qu’ils requièrent, en termes de proximité, d’écoute, d’assistance à la structuration, de formation ou de Conseil, dans tous les secteurs économiques et de toutes les régions du Royaume», a-t-il souligné.

Et d’ajouter que «les Banques prennent l’engagement que les produits offerts aux jeunes entrepreneurs seront simples d’accès et d’utilisation, grâce à des procédures allégées de constitution et de garantie, bénéficiant d’une gratuité, au départ, des frais de constitution des dossiers ainsi que de faibles taux d’intérêt, grâce à un taux de refinancement privilégié consenti aux banques par Bank-Al Maghrib».

«L’engagement des banques est, également, que les délais de réponse aux entrepreneurs ne dépassent pas trois semaines», a poursuivi Benjelloun, notant que «ces délais seront d’autant plus facilités que les banques se verront confier par la Caisse Centrale de Garantie la délégation d’octroi de garantie pouvant atteindre jusqu’à 80% du montant du crédit».

Les entrepreneurs verront leur accès élargi aux différents guichets bancaires et aux services financiers en général, grâce à un plus grand maillage des localités non encore desservies, grâce aux outils technologiques tels que le Mobile Banking, ainsi qu’à la Microfinance et la MicroAssurance, a-t-il assuré.

«La réussite de ce dispositif réside tout autant dans l’accompagnement individuel mené aux niveaux local, régional et national, par les Centres Régionaux d’Investissement, la Caisse Centrale de Garantie et l’Agence Maroc PME», a enfin relevé Benjelloun.

Mise en œuvre du programme : Tois conventions signées…

Financement des entreprises : Un vaste programme de soutien sous supervision royale !

SM le Roi a, à cette occasion, présidé la signature de trois conventions ayant trait à la mise en œuvre du programme intégré d’appui et de financement des entreprises.

La première est une convention entre le ministère de l’Economie, des Finances et de la Réforme de l’Administration, Bank Al-Maghrib et le Groupement Professionnel des Banques du Maroc pour le financement de l’entreprenariat. Cette convention a pour objet de définir le cadre global et les modalités d’utilisation des ressources du compte d’affectation spéciale «Fonds d’appui au financement de l’entreprenariat». Fonds doté d’une enveloppe d’au moins 6 MMDH, sur une durée de 3 ans, dont 3 milliards provenant du secteur bancaire. Les ressources du Fonds sont allouées au financement des projets inscrits dans le cadre de l’objet du CAS, tels que fixés par la loi de finances, et ciblent de façon prioritaire le secteur informel, les porteurs de projets, les autoentrepreneurs, les startups et les micro et très petites entreprises, y compris dans le monde rural. – La gouvernance du Fonds est assurée par un comité de pilotage tripartite comprenant le ministre des Finances – Président, le Wali de Bank Al-Maghrib, le président du Groupement Professionnel des Banques du Maroc, et un comité technique composé des représentants des membres du comité de pilotage ainsi que de la Caisse centrale de garantie.

La seconde convention est relative à la coordination des actions d’appui et d’accompagnement de l’entreprenariat au niveau des régions. Elle a été signée par le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, Mohamed Benchaaboun, Abdelatif Jouahri, Othman Benjelloun, Chakib Alj président de la CGEM et Loubna Tricha DG de l’Office de l’OFPPT).

La troisième convention de partenariat relative à l’inclusion financière des populations rurales, entre le Crédit Agricole du Maroc et Al Barid Bank, a été signée par Mohamed Benchaaboun, Abdelatif Jouahri, Tarik Sijilmassi, Président du directoire du Crédit Agricole du Maroc, et Najmeddine Redouane, président du directoire d’Al Barid Bank. Etablissant un partenariat visant à accompagner de manière pérenne et efficace l’éclosion et le développement du tissu entrepreneurial en milieu rural, cette convention consacre une collaboration entre les deux établissements selon trois axes.

Le premier axe a trait à la couverture territoriale, c’est-à-dire à la capacité du Crédit Agricole du Maroc et d’Al Barid Bank d’apporter des réponses financières aux problématiques des populations qui sont dans des régions éloignées et qui n’ont pas accès au financement bancaire par le reste du système financier. Le second axe est relatif à l’appui à l’inclusion financière par tous les moyens, notamment digitaux et non digitaux. Les deux parties s’engagent à développer une synergie entre elles pour renforcer leur présence territoriale, soit à travers leur réseau d’agences ou via des caravanes qui vont sillonner le pays à la rencontre d’entrepreneurs. Le 3ème axe concerne le financement spécifique de la très petite et moyenne entreprise.

Tourisme : Former à l’éducation financière

Répondant aux vœux du Souverain : Le secteur bancaire a plafonné à 2 % le taux d’intérêt

Financement des entreprises : Un vaste programme de soutien sous supervision royale !

Le ministère de l’économie, des finances et de la réforme de l’administration, Bank Al-Maghrib et le Groupement professionnel des banques du Maroc (GPBM), ont publié mercredi 29 janvier 2020, un communiqué conjoint au sujet du taux d’intérêt appliqué aux bénéficiaires du Programme intégré d’appui et de financement des entreprises.

Les parties indiquent ainsi qu’au cours de l’audience Royale accordée au ministre de l’économie ,des finances et de la réforme de l’administration, au Wali de Bank Al Maghrib et au président du Groupement professionnel des banques du Maroc (GPBM), lundi 27 janvier 2020 au Palais Royal de Rabat, précédant la cérémonie de présentation du programme intégré d’appui et de financement des entreprises, Sa Majesté le Roi a souligné le niveau élevé du taux d’intérêt bancaire qui serait appliqué aux bénéficiaires de ce programme.

Or, la vocation même de ce programme, sa large ambition et le fait qu’il cible essentiellement les petites et moyennes entreprises et les jeunes porteurs de projet requièrent de baisser ces taux de façon significative.  La fixation du niveau de ces taux devant être de nature à contribuer à promouvoir l’entreprenariat, à créer de l’emploi et à marquer progressivement une rupture dans la perception et dans les mentalités en rapport avec le crédit bancaire.

Sachant que le secteur bancaire sera appuyé par plusieurs mesures et dispositions telles que la mise en place d’un mécanisme de refinancement illimité de la part de Bank Al Maghrib, l’application par cette même institution d’un taux préférentiel dans le cadre de ce programme ou encore le relèvement du taux de garantie.

De plus, Sa Majesté le Roi a donné Ses Hautes instructions pour que le Fonds Hassan II mette à la disposition du Fonds d’appui au financement de l’entreprenariat un montant de 2 MMDH sans intérêt, destiné au monde rural, soit le quart du montant global du fonds, en vue d’obtenir des taux encore plus préférentiels pour ce segment.

De ce fait et au cours de cette audience, Sa Majesté Le Roi a fortement émis le souhait que le taux d’intérêt bancaire ne dépasse pas 2%, afin que ce programme soit réaliste et qu’il impacte positivement les populations et catégories ciblées.

Répondant aux vœux du Souverain, le secteur bancaire a plafonné à 2 % le taux d’intérêt, ce qui représente le plus bas taux jamais appliqué au Maroc.
S’agissant particulièrement du monde rural le plafond sera de 1,75 % et ce malgré le «risque crédit» plus élevé du fait de l’étroitesse du marché, la sensibilité aux aléas climatiques et aux fortes variations des prix des produits agricoles ; mesure qui favorisera l’émergence plus rapide d’une classe moyenne rurale.

Financement rural : Un partenariat pour une nouvelle philosophie

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La convention de partenariat relative à l’inclusion financière des populations rurales, entre le Crédit Agricole du Maroc et Al Barid Bank concerne le financement spécifique de la très petite et moyenne entreprise pour laquelle a estimé, Tarik Sijilmassi, président du directoire de Crédit Agricole du Maroc. Il est ainsi du devoir des signataires de «développer une nouvelle philosophie qui permet de tenir compte à la fois de la volonté de ces jeunes de créer des emplois, de se développer et de profiter de l’ascenseur social», a souligné Sililmassi rappelant que c’est dans ce cadre qu’il a été procédé au lancement d’un programme qui s’appelle «Al Moustatmir Al Qaraoui: 5 années, 5 emplois».

L’idée c’est que la banque (CAM), qui va accompagner les jeunes entrepreneurs pour au moins cinq années, «va prendre pour critère de réussite du projet la capacité de l’entrepreneur à créer 5 emplois», a-t-il expliqué.

OFPPT : La note de la formation professionnelle

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L’Office de la Formation professionnelle et de la Promotion du Travail (OFPPT) s’engage, en vertu du Programme intégré d’appui et de financement des entreprises, à encourager et à accompagner les jeunes porteurs de projets, a affirmé Loubna Tricha, DG de l’Office.

L’OFPPT est membre des comités de pilotage instaurés au niveau régional pour orchestrer la mise en œuvre de cette importante initiative, a affirmé Mme Tricha La contribution de l’office portera sur l’information et la sensibilisation des populations cibles en général, et des jeunes lauréats de la formation professionnelle en particulier.  L’OFPPT assurera également l’accompagnement des porteurs de projets en mettant à leur disposition l’assistance, la formation et les outils nécessaires à la concrétisation de leurs projets et à la gestion de leurs entreprises.

LR

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