«Leader», «Fondateur», «Militant», «Pionnier», «Compagnon», «Icône»… Voilà quelques uns des noms qui ont servi à qualifier un «grand» nom et néanmoins homme, voire «une école» de la presse marocaine qui prend sa retraite.
L’occasion était propice aux souvenirs, aux traces, aux faits et surtout à l’hommage. Car en fait c’est de cela qu’il s’agit et c’est la Fédération marocaine des éditeurs de journaux (FMEJ), qui a tenu à rendre hommage à l’un de ses fondateurs, le journaliste Mohamed Brini, qui a clos une longue et bien riche carrière marquée par bon nombre d’années passées à la tête du journal «Al Ahdath al Maghribia».
Lors de cette cérémonie, Mohammed Brini a revécu ces années et bien d’autres à travers de poignants témoignages de ses compagnons, de ses élèves, de ses amis, de ceux qui ont eu l’occasion de le connaître ou de travailler à ses côtés, enfin de sa grande famille de la presse nationale qu’il a marquée de son indélébile emprunte. Une reconnaissance aussi que traduit un geste qui est une première dans l’histoire du journalisme national, notamment, la remise à Si Mohamed d’une carte professionnelle portant la mention «fondateur», par Mustapha El Khalfi, ministre de la Communication. Ce dernier qui a salué, à l’occasion «le rôle important et distingué qu’a joué Mohamed Brini dans la professionnalisation de la presse écrite au Maroc».
Rôle qui a hissé Brini au rang de «leader» comme l’a précisé Noureddine Miftah, président de la FMEJ, qui a souligné que Brini est l’un des leaders de la transition d’une presse partisane purement militante à une presse professionnelle indépendante. Un des piliers de la fédération, voix de la modération et journaliste attaché à la déontologie de la profession, Brini l’a toujours été a aussi estimé Miftah.
Durant sa carrière Brini a «réussi à faire de la presse partisane une école en soi, lui permettant ainsi d’occuper une place avancée au sein du champs médiatique national», c’est par ses mots et bien d’autres qu’un des compagnons de route de Brini, en l’occurrence l’ex-ministre et chef de l’USFP, Mohamed El Yazghi, a qualifié l’œuvre du «Fondateur».
«Un pionner de la scène médiatique marocaine au regard de sa forte détermination à servir les intérêts de la nation et les questions des citoyens ; et grâce à son action pour la consécration des valeurs réelles de la citoyenneté et la consolidation des principes démocratiques», voilà encore, ce qu’on relève dans le message de Nabil Benabdallah.
Alors que Mohamed Berrada, président fondateur de la société de distribution «Sapress» et Abdelmounaïm Dilami, premier président de la FMEJ, ont salué les qualités humaines et professionnelles de Brini et sa dévotion à sa profession, Khalil Hachimi Idrissi, DG de la MAP a fait appel à ses dons de poète (qu’il est d’ailleurs), pour qualifier Si Brini d’«icone de la presse marocaine» dont la passion et l’engagement ont contribué à la formation de générations de grands journalistes actifs dans le secteur.
Un engagement tellement fort qu’il est loin de prendre fin avec ce départ à la retraite, comme l’a d’ailleurs souligné Bahia Amrani, une des deux seules femmes fondatrices de la FMEJ, avec Fatim Zohra Ouriaghli, en précisant que la retraite de Brini est refusée par la FMEJ qui ne se passera pas de ses précieux conseils.
Face à d’aussi vibrants témoignages, Brini qui s’en est dit ému, a exprimé sa gratitude à tous ces grands noms qui ont marqué sa longue carrière journalistique.
Hamid Dades