Seule une rencontre entre Abdelilah Benkirane et Aziz Akhannouch est susceptible de mettre fin au blocage qui empêche la formation du nouveau gouvernement. En attendant, l’USFP progresse…
Il se dit tout et son contraire sur la formation du nouveau Gouvernement. Ce qui est vrai pour l’heure, c’est que le chef de gouvernement s’est concerté, chez lui, avec les secrétaires généraux du Parti de l’Istiqlal, Hamid Chabat et du PPS, Nabil Benabdallah et enfin avec Driss Lachgar, patron de l’USFP. Suite à ces rencontres, on parle dans l’entourage du chef de gouvernement d’une éclaircie et même d’une probable sortie du tunnel.
Après s’être concerté avec son éventuel allié de l’USFP, Driss Lachgar, qui aurait fléchi ses positions (après la réunion du Bureau politique de l’USFP), Benkirane a laissé entendre que les concertations avec celui-ci seraient aujourd’hui prêtes à se concrétiser en consensus. Ce qui baliserait le chemin vers une entente sur la formation du nouveau gouvernement.
Désamorcer la crise
Certes, avec le ralliement de l’USFP à l’alliance de Benkirane, celui-ci jouirait de la majorité nécessaire pour former le nouveau gouvernement. Il aurait 203 sièges, alors que 198 seulement suffisent pour désamorcer la crise. Cependant, Benkirane considère que le dossier du RNI demeure ouvert et que le ralliement du parti de Aziz Akhannouch est plus que souhaitable.
L’USFP met de l’eau dans son vin
L’optimisme qui règne actuellement dans les coulisses du PJD est dû à l’assouplissement des conditions de l’USFP qui avaient été totalement rejetées par Benkirane. Réuni le vendredi 25 novembre 2016, le Bureau politique de l’USFP a quelque peu amendé sa position quant à son adhésion au prochain gouvernement. Il aurait même, nous a confié un député USFP, recommandé de confirmer sa décision de participer au gouvernement sans conditions préalables, tenant compte des développements que connaît l’environnement politique national que l’USFP doit prendre en considération, comme l’aurait dit Lachgar lui-même lors de cette réunion du Bureau politique du parti de la rose.
Manœuvres de Lachgar
Tel un clou dans le soulier, Driss Lachgar se serait opposé à la publication d’un communiqué officiel qui consignerait la réunion du Bureau politique de l’USFP avec, en priorité, la position amendée par cette instance dirigeante du parti. Ce qui n’a pas été pour plaire, ni convaincre les membres du Bureau qui n’ont pas d’ailleurs caché leur désaccord. Certains sont même allés jusqu’à qualifier ce refus d’éventuelle manœuvre de Driss Lachgar qui a, disent-ils, plus d’un tour dans son sac et risque à n’importe quel moment de sortir un lapin de son chapeau. Car le souvenir d’un Driss Lachgar faisant l’éloge du RNI est encore présent pour rappeler que l’homme pourrait faire volte-face là où on s’y attend le moins et changer de camp, menaçant ainsi la fragilité du prochain gouvernement qui peine à voir le jour.
Face à ces dires, l’USFP avait opposé une fin de non-recevoir, soulignant que le parti est souverain dans sa prise de décisions, son autonomie et ses alliances. Et qu’il est libre, n’en déplaise à ses détracteurs, de se positionner là où il se sent le plus à l’aise, pour mieux faire apprécier ses positions et ne pas décevoir ses bases.
Remettre les pendules à l’heure
On apprend de source PJDiste que c’est la rencontre de Driss Lachgar avec Abdelilah Benkirane, au domicile de celui-ci, qui aurait arrangé les choses et permis aux deux hommes d’éliminer les causes qui retardent la formation du nouveau gouvernement. Ce qui a fait dire à Slimane El Amrani, qui a supervisé le site électronique officiel du PJD, que «la rencontre entre Benkirane et Lachgar, qui a duré près d’une heure, s’est déroulée dans une atmosphère positive et a porté sur le parcours de la formation du gouvernement».
Pour l’heure, rien n’a filtré sur d’éventuelles concertations entre Benkirane et le patron du RNI, Aziz Akhannouch. La reprise de ces concertations reste tributaire de la condition posée par le parti de la colombe, concernant le Parti l’Istiqlal, qu’il refuse de voir participer au nouveau gouvernement…
Mohammed Nafaa