Fini le blocage. Le moment est à la reprise des consultations pour former le nouveau gouvernement, opération qu’avait menée Abdelilah Benkirane durant près de cinq mois, sans succès.
De prime abord, Saâd Eddine El Othmani, du Parti de la Justice et du Développement (PJD), que SM le Roi Mohammed VI a nommé chef de gouvernement et chargé de former le nouvel Exécutif, a tenu à se démarquer de son prédécesseur en ne parlant ni peu ni prou. Et ce, pour garantir un environnement sain et propice à des concertations porteuses d’espérance, afin de former un gouvernement qui réponde aux aspirations, a souligné Mustapha El Khalfi que le nouveau locataire de la Primature a chargé de faire une déclaration à la presse, concernant l’agenda des concertations que doit diligenter Saâd-Eddine El Othmani.
Le coup d’envoi
C’est au siège du PJD, dans le quartier des Orangers à Rabat, que le nouveau chef de gouvernement a donné le coup d’envoi des concertations en recevant, tour à tour, les représentants de l’Istiqlal (PI), du PAM, du RNI-UC, de l’USFP, du MP et du PPS. La délégation du Parti de l’Istiqlal, était présidée par Hamdi Ould Errachid, accompagné de Bouamar Taghouane et Mohamed Soussi, mandatés par le Conseil National du PI pour représenter le parti aux consultations. Quant aux autres rencontres, c’est El Khalfi qui a levé le voile, dans une déclaration aux représentants des médias venus nombreux au siège du PJD, sur l’agenda des rencontres du chef de gouvernement avec les partis politiques. Ainsi, après le Parti de l’Istiqlal, le PAM était représenté par son chef de file Ilias El Omari. Aziz Akhannouch, patron du RNI, était accompagné du Secrétaire général de l’UC, Mohamed Sajid.
Participer au gouvernement
Dans une ambiance paisible, loin des mots et des gestes qui fâchent, Aziz Akhannouch a exprimé son désir, ainsi que l’UC, tous deux unis dans un même groupe parlementaire, par un programme commun, de faire ensemble partie du prochain gouvernement. «Nous sommes prêts, a déclaré Akhannouch devant la presse, à travailler avec le chef de gouvernement en tant que tel et à coopérer avec lui pour la réussite du pays et former un gouvernement fort et homogène». Et de conclure sur un ton franchement optimiste: «Nous faisons confiance à El Othmani et nous travaillerons avec lui en tant que chef de gouvernement. Il faut tirer les enseignements (du passé) et former la majorité qui servira les intérêts du pays».
Accélérer le rythme des consultations
Mustapha El Khalfi a signifié dans une déclaration aux médias que le chef de gouvernement est animé d’une volonté d’accélérer le rythme des consultations qui donneront suite à une majorité forte et aboutiront à mettre sur pied un projet de gouvernement. Pour ce faire, a-t-il précisé, tout est à pied d’œuvre, conformément aux Directives royales, pour que l’on soit à la hauteur de la confiance de SM le Roi et du peuple marocain.
Il ressort de cette première manche de concertations qu’El Othmani apporte un autre style au travail qu’il mène et son empreinte personnelle. Dans les coulisses, on s’attend à ce que le nouveau gouvernement soit fin prêt dans les meilleurs délais, c’est-à-dire avant le deuxième vendredi d’avril prochain, jour d’ouverture de la prochaine session du Parlement.
«Lui, c’est lui, moi, c’est moi», serait tenté de dire le nouveau chef de gouvernement qui, jusque-là, a beaucoup écouté et peu parlé.
Mohammed Nafaa