Formation professionnelle : L’ADEFOP face à ses défis en Afrique

Développer une véritable politique en matière de formation professionnelle en Afrique, afin de  répondre aux défis de développement socio-économiques, est aujourd’hui le challenge à relever pour le secteur à l’échelon continental.

C’est à cette conclusion que sont arrivés les participants au sommet africain de la formation professionnelle, tenu à Casablanca. Organisé par l’Office de la formation et de la promotion du travail (OFPPT), en partenariat avec la Banque Islamique de Développement (BID), en marge de la première Assemblée générale de l’Alliance Africaine pour le Développement de la Formation Professionnelle (ADEFOP), ce sommet a rassemblé les acteurs institutionnels et politiques des Etats membres de l’Alliance sur des thématiques clés du développement africain de la formation professionnelle.

Pour Saïd Amzazi, ministre de l’Education nationale, de la Formation professionnelle, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, «ce sommet constitue une occasion propice pour explorer les perspectives d’avenir de la formation professionnelle en Afrique, dans le but d’assurer l’accompagnement des pays africains, pour développer une véritable politique de formation professionnelle».

Amzazi, qui présidait l’assemblée générale de l’ADEFOP, a également affirmé que cette initiative «réconforte la place du Maroc en tant qu’interface entre l’Europe et l’Afrique, mais également de hub africain en matière de développement de la formation professionnelle, pour assurer la qualification de la jeunesse africaine, véritable richesse du continent».

Pour sa part, Loubna Tricha, Directrice générale de l’OFPPT, a fait savoir que cet événement, qui s’inscrit dans la continuité du premier Forum africain sur la formation professionnelle, tenu en décembre dernier à Dakhla  sous le Haut patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, sur la thématique «Gouvernance des systèmes de formation professionnelle au service de l’employabilité et de la compétitivité en Afrique», «est une plateforme d’échange d’expertise entre les pays participants, tous concernés par le développement des compétences de la jeunesse africaine».

A cette occasion, Tricha a présenté la vision et le plan d’action de l’ADEFOP. Elle a également affirmé que ce dernier vise, notamment, à stabiliser une ingénierie de la formation initiale, développer une ingénierie de la formation continue, parvenir à une certification africaine commune, mettre en œuvre des programmes de coopération intégrés et lancer des projets phares, favorisant le renforcement des compétences des jeunes et le développement socio-économique du continent.

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Elwaleed Abdelaal Hamour, Directeur du hub régional de la BID, a, quant à lui, souligné l’importance de cette initiative qui permettra de jeter les fondements d’une coopération continentale solidaire et agissante et faire valoir les atouts et les potentiels spécifiques des pays membres.

Se félicitant de la mise en place de ce cadre de partenariat entre les pays africains, le directeur du hub régional de la BID a surtout mis l’accent sur la nécessité de renforcer les échanges et le partage des expériences entre les pays africains dans le domaine de la formation professionnelle. Il a aussi, dans ce sens, salué le rôle de l’OFPPT, considéré comme chef de file de la formation professionnelle en Afrique.

Cinq conventions…

Portant toutes sur le renforcement de la coopération multilatérale en matière de formation professionnelle, cinq conventions ont, à cette occasion, été signées, entre l’OFPPT et l’Agence marocaine de la coopération internationale (AMCI), d’une part et les départements de tutelle de la République Centrafricaine, du Ghana, du Sénégal, du Soudan du Sud et du Cameroun, d’autre part.

Le Maroc à la tête de l’ADEFOP…

Au terme de la première Assemblée générale de l’Alliance Africaine pour le Développement de la Formation Professionnelle (ADEFOP), tenue à Casablanca la veille du sommet, le Maroc, en la personne de la Directrice générale de l’Office de la formation et de la promotion du travail (OFPPT), Loubna Tricha, a été élu à la tête de cette instance pour un mandat de trois ans.

Au cours de cette réunion, il a été également procédé à l’élection du Bureau exécutif, composé d’un représentant par pays membre, à savoir, Bio Yara Jean Pierre (Bénin), Yameogo Eric Roland Sidnoma (Burkina Faso), Sophie Magloire Diamant Ngo Nguidjol (Cameroun), Amara Kamate (Côte d’Ivoire), Dougsiye Aouled Douksieh (Djibouti), Engonha François (Gabon), Baba Diane (Guinée), Balde Tomane (Guinée Bissau), Yacouba Garba Maiga (Mali), Hassoumi Salifou (Niger) et Sid’Ahmed Iyoh (Mauritanie).

Le Bureau exécutif comprend également Abdou Fall (Sénégal), Agarem Gnamine (Togo), Bende Tennah Philippe (Tchad), Fred Kyel Asmoah (Ghana), Kuc Gideon Tueny (Soudan du Sud), Tsira Hamba (Madagascar), Beledet Olivier (Centre-Afrique) et Louis Remy Bobiba (Congo Brazzaville).

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A cette occasion, Tricha a exprimé toute sa fierté de la confiance placée en sa personne par les membres de l’ADEFOP. Elle a souligné qu’elle n’épargnera aucun effort et va œuvrer de concert avec tous les membres de cette instance «en vue de garantir l’accompagnement des besoins du continent africain, doté de grandes richesses et de ressources à valoriser… Cette initiative, qui a été, aussi marquée par la validation des statuts, constitue une nouvelle preuve de l’engagement du Royaume en faveur du partage d’expériences et de l’échange d’expertises Sud-Sud».

Durant ce mandat, a aussi affirmé la présidente «nous veillerons à optimiser l’efficience et la performance de la dynamique créée autour de l’ADEFOP, tout en œuvrant dans le sens de la mise en place d’une offre de formation professionnelle performante et adaptée aux besoins de l’Afrique».

Pour rappel, le Sommet Africain de la Formation Professionnelle, tenu dans le cadre de cet événement, a connu la participation d’éminentes personnalités du monde de la politique et de l’économie. Cette rencontre a été marquée par la présentation de la vision et du plan d’action de l’Alliance, suivi de trois panels réunissant experts originaires d’Afrique, d’Europe et d’Amérique, venus partager leurs expériences et leurs réflexions en matière de formation.

Et cinq nouveaux membres

Au terme cette réunion, cinq autres pays ont intégré l’ADEFOP, à savoir: Ghana, Soudan du Sud, Centrafrique, Congo Brazzaville et Madagascar.

Créée le 18 avril 2017, suite à la signature d’une convention-cadre multilatérale en faveur de la formation professionnelle, signée par les 15 pays fondateurs, représentés par les instituions en charge de la formation professionnelle, ayant formalisé la création d’un espace d’échange et d’expertise et s’inscrivant dans la lignée des Hautes orientations royales pour une coopération africaine agissante et solidaire, l’Alliance comprend le Maroc, le Bénin, le Burkina-Faso, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, Djibouti, le Gabon, la Guinée, la Guinée-Bissau, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Sénégal, le Tchad et le Togo.

H. Dades

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