Une délégation d’hommes d’affaires brésiliens entame une mission de prospection au Maroc. Objectif: promouvoir les échanges en tirant profit de la carte du hub régional.
Le Maroc suscite aujourd’hui l’intérêt de bon nombre d’investisseurs étrangers, considéré qu’il est comme porte d’accès au continent africain. Cette fois, le tour est aux Brésiliens. A l’occasion du Forum d’affaires Maroc-Brésil, tenu mardi 3 décembre 2013 à Casablanca, Ricardo Shaefer, vice-ministre brésilien du Développement de l’Industrie et du Commerce extérieur, a lancé un appel pour la conclusion d’un accord commercial entre le Mercosur (zone économique regroupant plusieurs pays de l’Amérique du Sud, dont le Brésil) et le Maroc, «afin d’accroître et de diversifier les échanges commerciaux, ainsi que de soutenir la croissance économique», a-t-il déclaré.
Il faut dire que le Brésil, 7ème puissance économique mondiale, cherche à renforcer son positionnement en Afrique. En l’espace de 6 ans, ce pays, troisième fabricant mondial d’avions, a vu ses échanges commerciaux avec l’Afrique bondir de 85%, pour se chiffrer à 26 milliards de dollars en 2012.
Partenariat AWB-BNDES
Cette stratégie d’internationalisation, basée sur des critères d’intérêt économique, confirme le rôle majeur du Maroc en tant que hub régional, malgré les différences des caractéristiques économiques et de taille entre les deux pays. Et ce n’est pas Ali Benahmad, directeur Pôle International du groupe Attijariwafa bank (AWB) qui dit le contraire. «Il est prévu une rencontre avec la banque d’investissements brésilienne (BNDES) pour passer aux choses sérieuses», annonce-t-il. Objectif: promouvoir l’investissement et soutenir les opérateurs économiques dans leur mission de prospection dans les deux pays. Benahmad affirme que son groupe dispose de toute l’expertise et des atouts nécessaires pour aider et accompagner les investisseurs brésiliens dans leurs projets d’implantation en Afrique. Fort de son réseau bancaire dense, le groupe Attijariwafa bank compte couvrir prochainement la totalité des pays des deux régions économiques, à savoir la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) et l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Le haut cadre bancaire souligne en outre que son groupe offre, en plus des solutions de financement, des garanties de sécurisation des paiements et de cautionnement des appels d’offres.
S’agissant des hommes d’affaires marocains qui comptent investir au Brésil, Benahmad précise que son groupe est en mesure de leur assurer l’accompagnement nécessaire à travers la banque espagnole, Banco Santander, fortement présente au Brésil. A noter que Banco Santander est un des principaux actionnaires d’AWB.
Promotion des échanges
Par ailleurs, le Forum d’affaires Maroc-Brésil se veut une opportunité pour la dizaine d’entreprises brésiliennes opérant dans différents secteurs (bâtiment, machines et équipements agricoles, agroalimentaire, industrie pharmaceutique, informatique…), en vue de s’introduire davantage dans le marché marocain, étant donné que le Brésil ne représente que 3,4% dans le commerce extérieur du Maroc, selon les chiffres officiels pour 2012.
Autre caractéristique: la très faible diversification des échanges de biens. 85% des importations du Brésil sont concentrées sur les phosphates et dérivés et plus de 85% de ses exportations sont constituées de sucre et de maïs. Les échanges commerciaux entre les deux partenaires se sont élevés à plus de 19 milliards de dirhams sur la même période de référence. Le solde commercial est en faveur de notre pays, puisque nos ventes, de l’ordre de 10,8 MMDH, ont dépassé nos achats avoisinant les 8,7 MMDH. A noter enfin que le Brésil, 6ème fabricant mondial d’automobiles, est le 9ème partenaire commercial du Maroc et son 3ème client.
Mohamed Mounjid