Des violences ont éclaté, jeudi à Nanterre, en banlieue parisienne, au terme de la marche blanche organisée pour rendre hommage à Naël, l’adolescent tué mardi par un tir de la police lors d’un contrôle routier.
Les affrontements ont débuté à la fin de cette marche qui a rassemblé, selon les médias de l’hexagone, plus de 6.000 personnes sorties dénoncer la mort de ce jeune et les violences policières. Les manifestants brandissaient des pancartes où on pouvait lire, entres autres, « la police tue » ou « justice pour Naël ».
Partis de la cité Pablo-Picasso vers 14H00 (heure locale), les manifestants sont arrivés vers 16H00 près de la préfecture, à proximité de l’endroit où l’adolescent a été tué mardi matin. Une minute de silence a été observée près des lieux du drame, avant que la situation ne dégénère avec notamment des échauffourées avec les forces de l’ordre, qui ont eu recours notamment au gaz lacrymogène pour riposter, selon les médias.
Des images relayées par différentes chaînes d’information montraient notamment des départs de feux et des véhicules retournés et incendiés, alors que les autorités, redoutant un embrasement, ont annoncé la mobilisation de 40.000 policiers et gendarmes dans toute la France.
Ce jeudi matin, une cellule interministérielle de crise (CIC) a été mise en place à Beauvau, siège du ministère de l’Intérieur, pour faire un point de situation et « préparer les prochains jours », dans un pays qui avait déjà vécu trois semaines d’émeutes urbaines à partir de la mort de deux jeunes le 27 octobre 2005 à Clichy-sous-Bois, près de Paris.
Plus tôt dans la journée, le procureur de Nanterre a annoncé l’ouverture d’une information judiciaire pour homicide volontaire visant le policier auteur du coup de feu ayant conduit à la mort du jeune Naël mardi lors d’un contrôle routier et requis son placement en détention.
De son côté, le ministre de l’Intérieur a indiqué que le policier va être suspendu, au lendemain d’une nouvelle nuit de violences urbaines après le drame.
L’incident a choqué le pays et suscité une vague d’indignations et de réactions qui ont fusé de partout.
Des violences ont éclaté mardi soir à Nanterre et dans plusieurs communes d’île de France, quelques heures après la mort du jeune conducteur, avant de se propager la nuit suivante à d’autres villes de l’hexagone.
Des chiffres relayés par les médias et des politiques, font état de 13 personnes décédées après des refus d’obtempérer lors de contrôles routiers en France en 2022, ce qui représente un “record”.
LR/MAP