La politique du « quoi qu’il en coûte » menée par le gouvernement français face à la crise économique consécutive à la pandémie du coronavirus a coûté à l’Etat 168 milliards d’euros en 2020, a annoncé, lundi, le ministre de l’Economie, des Finances et de la Relance.
« En 2020, le « quoi qu’il en coûte » a coûté à l’Etat français 168 milliards d’euros. Une partie est liée aux dépenses pour le fonds de solidarité, les exonérations de charges, l’activité partielle, ce qui représente environ 40 milliards d’euros. Tout le reste est lié aux pertes de recettes de l’Etat », a expliqué Bruno Le Maire sur RTL.
Selon le ministre, cette politique permet à l’économie de « redémarrer rapidement » car « nous avons protégé les salariés et les entreprises ».
« S’il fallait reconstituer des qualifications, des compétences, dans les usines, dans les entreprises, dans les grands magasins, nous perdrions du temps et serions dans une situation économique calamiteuse », a-t-il ajouté.
M. Le Maire a expliqué que le gouvernement a établi un plan en trois actes pour « rembourser sans brutalité les dépenses qui ont été consacrées à la crise économique en 2020 ».
Le premier pilier est « la reprise de l’activité économique ». « C’est pour cela que nous mettons tant de charbon dans la machine du plan de relance », affirme Bruno Le Maire. Ensuite, il faudra « examiner la situation de nos dépenses publiques » et « voir celles qui sont efficaces, celles qui le sont moins », a-t-il poursuivi.
Il a souligné à cet égard la nécessité d’une « une meilleure gestion des finances publiques grâce à des budgets pluriannuels ».
« J’ai proposé que l’on adopte les budgets de la France pour cinq ans, et pas seulement pour une année, afin que l’on sache exactement ce que l’on va dépenser ou non », a détaillé le ministre.
Enfin, la troisième solution est « la poursuite de transformations structurelles comme la réforme des retraites », a-t-il conclu.
La crise du Covid-19 coûtera aux caisses de l’Etat français 424 milliards d’euros sur trois ans entre 2020 et 2022, avait annoncé dernièrement le ministre délégué chargé des comptes publics Olivier Dussopt. Pour l’année en cours, se sont 55 milliards d’euros qui devront être mobilisés, selon lui.
La crise sanitaire a fait bondir la dette publique à environ 120% du PIB l’an dernier, générant 215 milliards d’euros supplémentaires d’endettement public.
LR/MAP