La popularité du président français Emmanuel Macron a reculé à 28 % en mars, un niveau jamais atteint depuis 2019 au sortir de la crise des « gilets jaunes », alors que son gouvernement a dégainé l’article 49-3 de la Constitution pour faire adopter sa réforme très controversée des retraites, selon le baromètre mensuel de l’institut de sondage « Ifop » publié par le Journal du Dimanche (JDD).
Avec 70 % de Français mécontents, la cote de popularité du chef de l’Etat a chuté de 4 points en un mois, passant ainsi sous la barre symbolique des 30 % de satisfaits, pour se situer désormais derrière sa Première ministre, Élisabeth Borne (29 % de satisfaits).
Depuis décembre, le chef de l’État a subi une baisse, substantielle, de 8 points, selon le sondage.
Il faut remonter à la sortie de crise des Gilets jaunes, début 2019, pour trouver des niveaux d’impopularité comparables, note Le Journal du Dimanche.
« C’est une séquence très mauvaise pour le couple exécutif », souligne le directeur général de l’Ifop, Frédéric Dabi, cité dans le journal, ajoutant que « pour la première fois, le socle présidentiel du premier tour est atteint ».
La popularité d’Emmanuel Macron a chuté de 13 points depuis sa réélection en mai 2022. Elle avait atteint son niveau le plus faible (23 %) en décembre 2018, au plus fort des manifestations de «gilets jaunes», rappelle la publication.
De son côté, la popularité d’Élisabeth Borne est restée stable en mars à 29 % de satisfaits mais en fédérant un peu plus de mécontentement (67 %, +1) et se maintient à son plus bas niveau de popularité depuis son arrivée à Matignon en mai dernier.
Par ailleurs, 78 % des Français trouveraient injustifié le recours à l’article 49-3 par le gouvernement pour faire passer la réforme des retraites, selon un autre sondage du même institut.
Jeudi, Elisabeth Borne avait engagé la responsabilité de son gouvernement en faisant recours à l’article 49 alinéa 3 de la Constitution pour faire passer le projet de réforme des retraites, quelques heures après que le texte a reçu le feu vert du Sénat.
La décision du gouvernement a suscité la colère et l’indignation des oppositions qui ont dénoncé un « déni » et un « choc » démocratique de la part de l’exécutif et une « honte » pour la démocratie française.
Deux motions de censure ont été déposées, vendredi, pour tenter de renverser le gouvernement et seront examinées dès lundi à l’Assemblée nationale, alors que l’intersyndicale, réunissant les principaux syndicats du pays, a appelé à une nouvelle journée de grèves et de manifestations pour le jeudi 23 mars, la neuvième depuis le 19 janvier.
Des manifestations dans plusieurs villes, dont Paris, ont éclaté suite à l’annonce du gouvernement et se poursuivent depuis dans certaines localités. Samedi, 169 personnes ont été interpellées en France en marge des manifestations anti-réforme, organisées dans plusieurs villes, dont 122 dans la capitale.
LR/MAP