Plus de 700.000 emplois salariés ont été perdus au premier semestre 2020 en France, ce qui représente un recul de l’emploi de 2,3% en glissement annuel au deuxième trimestre, selon les dernières données publiées mardi par l’Insee.
Entre fin décembre 2019 et fin juin 2020, l’emploi salarié a diminué de 715.000, soit -2,8 %. Cette baisse, d’une ampleur inédite, reste beaucoup plus limitée que celle de l’activité (-13,8 % au deuxième trimestre après -5,9 % au premier), note l’Institut national de la statistique.
Ce décalage tient pour beaucoup aux mesures mises en place pour préserver l’emploi, relève la même source, qui explique qu’au début du confinement, c’est surtout l’intérim qui a essuyé les plus lourdes pertes, avant de rebondir avec le déconfinement qui a débuté le 11 mai.
Au second semestre, le rebond de l’activité se traduirait par un rebond modéré de l’emploi dans la plupart des secteurs, sauf les plus affectés par la crise sanitaire, à savoir l’hébergement, la restauration et les activités culturelles. Par ailleurs, d’autres secteurs, touchés par une importante baisse d’activité, ont retenu une part significative de leur main-d’œuvre au-delà même du soutien offert par le dispositif d’activité partielle comme les services de transports et dans l’industrie automobile et aéronautique.
Au total, l’emploi salarié serait quasiment stable au second semestre, mais le taux de chômage augmenterait nettement, après une baisse en trompe-l’oeil pendant le confinement où un grand nombre de personnes sans emploi avaient interrompu leurs recherches, explique l’Insee.
Selon la même source, le chômage pourrait atteindre 9,5 % de la population active en fin d’année, soit 2,4 points de plus que mi-2020 et 1,4 point de plus qu’un an.
Le halo autour du chômage, qui avait bondi au deuxième trimestre, diminuerait au second semestre, mais pourrait tout de même rester supérieur fin 2020 à son niveau de fin 2019.
LR